lundi 18 février 2013

Saison 1 : L'Amérique latine en pédalant: Hector Zavala.


L’Amérique latine en pédalant : une aventure d’Hector Zavala


Mot du traducteur:

J'ai eu la chance de rencontrer Hector en octobre dernier (2012) à Saint Laurent du Maroni , dans l'ouest de la Guyane Française, alors qu'il se préparait à continuer son périple vers le Surinam. Nous avons sympathisés, j'ai gardé le contact et je me suis proposé de lui traduire en français ses aventures par le biais d'un lien vers mon propre blog. Il a accepté et me voici aujourd'hui en train d'essayer de le suivre au jour le jour!
                                                                                              Henri Dumoulin





Mon nom est Hector Zavala, je suis né pendant l’hiver de 1984, je suis ingénieur en génie civil industriel et depuis ma plus tendre enfance j’ai été passionné par les aventures et les histoires de voyageurs dans des contrées sauvages et inconnues….
Pendant mes années d’études universitaires, j’ai eu le sentiment que je m’engageais dans une mauvaise direction et dans ma tête a commencé à trotter l’idée de parcourir l’Amérique du sud à vélo. Un besoin d’aventure, de découverte de moi-même, de sortir de la routine quotidienne ont fait pression pour réussir le changement. J’avais besoin de me conformer plus à mes souhaits de vie et aux élans de mon cœur.
Un de ces jours d’inspiration où l’on imagine le cours de sa vie et les moyens à mettre en place pour réaliser ses objectifs, il m’est venu à l’idée qu’il viendrait un moment, peut-être entre 50 et 60 ans, où je me retournerai sur mon passé pour faire le point sur mes acquis, ce que j’ai fait, ce que j’ai renoncé à faire. Quand je regarde autour de moi, je vois beaucoup de personnes que la peur ou les circonstances de la vie empêchent de réaliser leurs désirs, leurs rêves. Je ne veux pas être l’une d’elles, je veux faire la différence, atteindre la vieillesse la tête pleine de paysages, de visages, de sourires et satisfaire mes années de jeunesse.
Quelqu’un a écrit : “ C’est la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressant ! Alors, allons-y, à nous l’Amérique latine, la vie est belle !

Un vieux proverbe Oriental dit:" L'être humain possède deux forces: La force du corps et la force de l'esprit, le corps est la flèche et l'esprit est l'arc, tu dois apprendre la force de l'esprit" C'est dans cette recherche que je me lance au moment de commencer ce grand voyage!

Le vélo et son équipement
L’engin que je me suis choisi pour cette aventure est un excellent Trek 4300 à suspension avant, équipé d’accessoires Shimano et de pneus Schwalbe bien adaptés aux terrains difficiles. La bicyclette avec son équipement pour le voyage pèse 40kg sans la nourriture.
Les accessoires :
Les grilles porte-bagages: marque Old Man Mountain », celle de l’arrière est l’OMM Red Rock, celle de l’avant est l’OMM Sherpa.
Les sacoches : un matériel très résistant à l’eau, faites à la main par Seth Gaves.
Le sac de guidon : cuir, cousu main par la société de cyclotourisme Raquel Pérez, totalement imperméable, très pratique.
Equipement de camping et …le reste: J’emporte une tente quatre-saisons qui me permettra de dormir tranquille dans la fraicheur des nuits pluvieuses, un sac de couchage utilisable jusqu’à moins 7 degré (Dans certains pays d’altitude élevée, les températures sont facilement négatives). Et puis, une toile isolante et ….un téléphone satellite pour l’urgence et recevoir le soir des appels de la famille

Les préliminaires


Après bien des tergiversations, j’ai décidé de commencer mon voyage en compagnie de mon cousin Christian le 8 janvier 2012. Dès le 6 janvier , un moment crucial l’arrivée du cousin à Antofagasta avec sa bicyclette Raleigh, on commence à laisser derrière soi bien des choses comme : la sécurité d’un travail bien rémunéré , la musique, une passion qui sera mise en veille pendant mon séjour à l’étranger vu que charger une guitare ou un piano dans les sacoches n’est pas vraiment conseillé !
Cette arrivée a marqué un avant et un après où j’ai commencé à vivre la vie que je voulais, pas celle qu’impose la société. A partir de ce moment j’ai commencé à lutter pour réaliser un de mes souhaits : Découvrir le monde


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Nous nous sommes levés bien tôt, à 5 heures 30, le 8 janvier, avec la ferme intention de partir dans l’heure mais ça été un peu différent. Au début le départ devait se faire de chez moi, mais au dernier moment, mon père s’est proposé de nous approcher, de nous emmener jusqu’à une ville voisine appelée Banquedano, nous avons volontiers acceptés car à la sortie d’Antofagasta, nous aurions dû affronter une côte peu agréable au début d'un voyage de cette nature. Une fois arrivés, après une prière, et une ferme étreinte avec mon père et ma mère, nous avons commencés à parcourir l’Amérique latine, l’aventure a pris un début normal.
Le Nord du Chili



Les premiers coups de pédales ont été des moments particuliers, on était habitués à un entrainement quotidien assez poussé, en utilisant de manière constante la force mentale nécessaire pour tenir le coup dans un voyage de cette nature et le début a été facile. Au bout d’un quart d’heure j’ai senti dans mes bras que je perdais le contrôle de ma bicyclette (que j’ai baptisée « Rocinante »la fidèle monture de Don Quichotte). En me retournant j’ai vu que j’avais crevé un pneu. J’ai passé beaucoup de temps à réparer à cause de mon inexpérience et des moqueries de mon cousin ! Moins d’une heure après nous être remis en route, c’est lui qui s’est retrouvé bloqué avec une crevaison. C’est devenu un problème pour nous car en moins de deux jours, chacun de nous a crevé deux fois, c’est devenu très désagréable. On a décidé de retirer nos bandes anti crevaison en Kevlar…remède magique, nous n’avons plus crevé ensuite pendant plusieurs semaines.
Notre premier objectif était la traversée du grand désert de sel : le salar d’Atacama, au milieu du désert du même nom, le plus aride du monde.




Plus de 200km entre notre départ Baquedano et la ville suivante appelée Peine. Des paysages de films, aucun arbre, du minéral et l’immensité du salar qui à chaque moment nous rappelait la grandeur de la création. Pour cette traversée, nous avions chargé chacun dix litres d’eau en estimant que cela allait être suffisant, mais avant la moitié du jour suivant la réserve était épuisée et nous dûmes pédaler plus de 40km avec une soif terrible. Finalement, nous sommes arrivés à Peine, un petit village situé en plein milieu du désert. Nous avons étanché notre soif, nous nous sommes baignés dans une piscine gratuite et nous sommes installés dans un hôtel du coin. Les deux premiers jours de pédalage nous avaient réellement épuisés, il fallait retrouver de l’énergie.











Après avoir traversé Peine, nous nous sommes dirigés versa San Pedro de Atacama, nous devions pédaler 110 km. A ce stade nous avons commencé à nous accoutumer aux grandes distances. Les grandes étapes journalières nous fatiguaient de moins en moins. Une fois arrivé à San Pedro, nous nous installâmes dans la maison de mon amie Thalia qui nous reçu fort aimablement avec son mari César et leur petit garçon Manke. Nous nous sommes reposés là une paire de jours pour retrouver des forces suffisantes pour avancer jusqu’à Calama, une ville dans laquelle nous prîmes un bus jusqu’au village de Ollagüe à la frontière bolivienne. En effet nous avions comme principe d’éviter de parcourir seuls les sections à risque, ors entre Calama et Ollagüe il n’existe, sur 180 km, aucun village, seulement des campements occasionnels de travailleurs. Notre expérience était encore limitée, une montée permanente qui nous aurait pris au moins trois jours sans contact avec personne, prendre le bus était la meilleure option.


A Ollagüe nous nous sommes installés dans un hôtel et commencés à nous faire des amis, nos vélos attiraient beaucoup l’attention de tous. Christian s’est proposé pour une partie de football. Ici habitent les travailleurs de plusieurs entreprises qui construisent des routes ou exploitent le sel, il n’a pas été difficile de constituer les équipes. En début de nuit on a commencé à jouer mais après 20mn, Christian a ressenti les effets de l’altitude. On était dans la cordillère des Andes à plus de 3600 mètres au-dessus du niveau de la mer, j’ai dû littéralement le porter jusqu’à l’hôtel car il ne pouvait qu’à grand peine se tenir debout. Nous avons décidés de rester un peu plus dans ce village pour bien nous acclimater, le pays suivant sera difficile, nous avions en face de nous la Bolivie, un des pays les plus haut du monde, et le fait d’être adapté à l’altitude est une clé pour de bonnes performances.


En Bolivie nous avons pris à Albaroa la direction d’Uyuni un petit village près du plus grand désert salé du monde. Un habitant d’Albaroa nous avait indiqué un chemin plus direct verts Uyuni, il était bien visible quand nous avons commencé à rouler, mais il a rapidement commencé à disparaitre et nous nous sommes retrouvés sur une vague trace de passage dans l’immensité de la cordillère. Heureusement que j’avais encore bien en mémoire les notions d’orientation apprises pendant mon service militaire, nous avons pu progresser sans mal avec une incroyable impression de liberté. La première nuit de notre séjour en Bolivie, nous avons eu envie de faire une petite séance de pédalage nocturne, c’était une très mauvaise idée car le vent a commencé peu à peu à devenir plus fort et le sol à devenir boueux, nous étions en plein dans le salar de Chiguana .Nous avons décidé d’arrêter, on s’envolait presque, monter la tente dans ces conditions nous a pris beaucoup de temps ; le ciel profond était si brillant qu’il illuminait légèrement le paysage. Ce fut une expérience incroyable qui nous a profondément marqués.

Direction Uyuni


Après deux jours passés dans ce singulier paysage et traversé un autre village, nous avons commencé à mesurer les différences qui existent entre le Chili et la Bolivie. On a laissé derrière l’infrastructure touristique, le ravitaillement facile. Maintenant en arrivant dans un village, rien ne nous garantit que nous trouverons un endroit où manger, dormir ou simplement acheter un peu d’avoine (pour nous, pas pour Rocinante). Le pays est difficile à cause de l’altitude et du mauvais état des routes. Nous sommes dans une contrée rude qui, pour réaliser notre objectif, pousse à ses limites notre détermination et notre force mentale. Nous pédalons donc quelques jours jusqu’à atteindre Uyuni. La saleté de ses environs nous surprend, mais en fin de compte ce fut un bon endroit pour reprendre des forces. Nous avions toujours pensée jusque-là traverser entièrement le salar d’Uyuni mais ce n’a pas été possible car nous nous trouvions en saison des pluies et il y avait dans certaines zones inondées du salar jusqu’à plus de cinquante centimètres d’eau. Nous avons dû nous résoudre à le contourner, de toute façon ce fût une expérience intéressante bien que la pénibilité des chemins commençait à se faire sentir en nos corps, nous pesions quelques kilos de moins…






Entrée en Bolivie



En Bolivie nous avons pris à Albaroa la direction d’Uyuni un petit village près du plus grand désert salé du monde. Un habitant d’Albaroa nous avait indiqué un chemin plus direct verts Uyuni, il était bien visible quand nous avons commencé à rouler, mais il a rapidement commencé à disparaitre et nous nous retrouvâmes sur une vague trace de passage dans l’immensité de la cordillère. Heureusement que j’avais encore bien en mémoire les notions d’orientation apprises pendant mon service militaire, nous pûmes progresser sans mal avec une incroyable impression de liberté. La première nuit de notre séjour en Bolivie, nous avons eu envie de faire une petite séance de pédalagenocturne, c’était une mauvaise idée car le vent a commencé peu à peu à devenir plus fort et le sol à devenir boueux, nous étions en plein dans le salar de Chiguana .Nous avons décidé d’arrêter, on s’envolait presque, monter la tente dans ces conditions nous a pris beaucoup de temps , le ciel profond était si brillant qu’il illuminait légèrement le paysage. Ce fut une expérience incroyable qui nous a profondément marqués.

Direction Uyuni


Après deux jours passés dans ce singulier paysage la traversé d'un autre village, nous avons commencé à mesurer les différences qui existent entre le Chili et la Bolivie. On a laissé derrière l’infrastructure touristique, le ravitaillement facile. Maintenant en arrivant dans un village, rien ne nous garantit que nous trouverons un endroit où manger, dormir ou simplement acheter un peu d’avoine (pour nous, pas pour Rocinante). Le pays est difficile à cause de l’altitude et du mauvais état des routes. Nous sommes dans une contrée rude qui, pour réaliser notre objectif, pousse à ses limites notre détermination et notre force mentale. Nous pédalons donc quelques jours jusqu’à atteindre Uyuni. La saleté de ses environs nous surprend, mais en fin de compte ce fut un bon endroit pour reprendre des forces. Nous avions toujours pensé jusque-là traverser entièrement le salar d’Uyuni mais celà n’a pas été possible car nous nous trouvions en saison des pluies et il y avait dans certaines zones inondées du salar jusqu’à plus de cinquante centimètres d’eau. Nous avons dû nous résoudre à le contourner, de toute façon ce fût une expérience intéressante bien que la pénibilité des chemins commençait à se faire sentir en nos corps, nous pesions quelques kilos de moins…



La route vers Potosi


Après quelques jours de repos, nous avons repris la route vers Potosi. Quelque chose nous faisait croire que le trajet serait plus pénible qu’à l’habitude ! Sur la carte, au milieu de notre route se dessinait la Cordillera de los hermanos et quelques kilomètres après le départ, les grandes pentes qui s’élevaient vers les hauteurs, nous attendaient. En ce lieu, le simple fait de respirer et déplacer le vélo à une vitesse régulière était un véritable défi. Monter et descendre ont été la note dominante de ce voyage. Une fois terminée une des ascensions, nous sommes arrivés au village minier de Pulacayo, enclavé dans la montagne. Il nous est apparu merveilleux, nous évoquant la ville de Rivendel dans « le seigneur des anneaux ». Au cours d’une des montées, nous avons rencontré un vieux Vénézuélien qui nous a croisés en descendant sur une superbe moto. Nous avons eu une conversation divertissante, il nous a avoués qu’il se fatiguait pas mal pour maitriser sa moto ! Nous nous sommes regardés le cousin et moi, trouvant assez drôle qu’il se sente fatigué, descendant sur une moto alors que nous montions à vélo hissant avec notre corps les 45 kg de bagages que nous portions chacun à ce moment. Finalement après pas mal de montées et descentes et quelques kilos en moins, nous sommes arrivés à Potosi.
Nous avons fait la connaissance dans cette ville de Miriam Soto, une guide touristique de la ville qui nous a fait faire, gratis, une super tour de la ville ! Nous avons passé du bon temps avec elle et sa sœur Marybel. On a découvert le passé de Potosi, sa gloire et sa splendeur pendant la période coloniale. La ville s’est enrichie par l’extraction de l’argent qui a attiré des colons du monde entier, jusqu’à devenir une des plus riches du monde. Pour extraire le minerai, on avait recours aux esclaves indigènes qui étaient obligés de travailler dans des conditions extrêmement pénibles. On raconte que plus de 8 millions d’esclaves sont morts pendant la période glorieuse de la ville,on ne peut évidemment l'affirmer avec certitude… Aujourd’hui, Potosi est une ville assez pauvre qui conserve encore de son époque coloniale ses belles maisons du centre. Pourtant, dans ses environs se fait évident le pillage réalisé par les espagnols. Rien de la richesse extraite n’est resté sur cette terre.

Direction Oruro et départ vers La Paz

Après des journées entières passées à monter et descendre des reliefs difficiles, on est arrivés à Oruro. Comme le deuxième jour de notre arrivée était un dimanche, nous sommes allés dans une des églises baptistes de la ville. Nous y avons rencontrés un groupe de passionnés du vélo qui avaient parcouru une bonne partie de leur pays, jusqu'au Chili . Ils nous ont invités à déjeuner dans un restaurant et l’après-midi on est allé voir un match de football au stade, opposant l’équipe locale à une autre dont je ne me souviens pas le nom.
Un après-midi intéressant avec des habitants avec qui nous partagions la même foi. A la fin de ce jour, on est retourné à l’hôtel, Christian a fait ses bagages et on est parti ensemble au terminus des autocars. Le temps du voyage s’achevait pour Christian du fait de ses obligations à l’université, il devait rentrer pour terminer sa thèse et obtenir le doctorat en Odontologie. Nous nous sommes embrassés et nos chemins se sont séparés. J’ai vécu, avec ce cousin qui est un frère pour moi, un excellent moment d’aventures.




La Paz et ses environs


Le premier jour de pédalage de pédalage sans mon compagnon a été assez difficile, je me sentais seul, j’ai mangé de la nourriture avariée qui m’a obligé à m’arrêter quelques heures après le début de mon voyage. Les jours suivant, je me suis habitué à la solitude, aux conducteurs boliviens qui plus d’une fois m’ont obligés à sortir de la route parce qu’ils m’arrivaient en face à toute vitesse, et à monter et descendre des pentes beaucoup plus petites qu’avant jusqu’à arriver à La Paz.
A l’entrée dans cette belle ville, j’ai fait la connaissance de deux aventuriers anglais : Andy et James qui parcouraient l’altiplano Chilien, Bolivien, Péruvien et Argentin depuis deux mois. Ils me donnèrent l’adresse d’une maison pour les cyclistes dans la ville vers laquelle je me dirigeai aussitôt.
La Paz est une très belle ville construite sur le canyon de Choqueyapu, ce qui fait que l’arrivée à destination est une longue descente de plus de 10 km.
Dans la maison des cyclistes, il m’est arrivé un truc extraordinaire, nous nous sommes retrouvés à 6 logeant ensemble au même endroit. Un super moment de partages, d’échange d’idées, d’itinéraires de voyage. J’y ai rencontré Julien Meillard avec qui je traverserai une bonne partie du Pérou.
Pendant mon séjour d’une semaine dans cette ville, j’ai fait l’expérience de la fameuse route de la mort, une vielle route qui permet d’atteindre Coroico près de la forêt. Elle est caractérisée par une forte pente et de très hauts précipices. C’est un chemin qui n’autorise aucune erreur car elles se payent avec la vie. Après ma traversée de Coroico, je suis retourné à La Paz, j’ai récupéré mes affaires et je suis parti en direction du Titicaca pour traverser ensuite la frontière à Kasani et commencer une nouvelle étape de mon voyage, la traversée du Pérou.





Le Pérou en pédalant

Pendant la première quinzaine du mois de février 2012, j’ai commencé à parcourir le Pérou avec Julien Meillard ; en effet alors que nous étions dans la ville de Copacabana en Bolivie, nous avons décidés de pédaler ensemble car nous avions le même itinéraire. L’entrée au Pérou a été relativement simple, mais malheureusement, le responsable du service d’immigration ne m’a accordé que 30 jours dans le pays. Première étape : Copacabana-Puno, en entrant au Pérou par Yunguyo ; un pédalage relativement facile quoi que nous nous trouvions en plein hiver de l’altiplano et la pluie était au rendez-vous, avoir des vêtements complètement trempés était une réalité de tous les jours. Nous avons longé le plus haut lac du monde, le Titicaca, pendant près de trois jours sur un chemin relativement bon, mais le froid et la pluie nous ont congelés les mains, et certains jours il nous est arrivé de faire halte dès que nous arrivions dans un village avec hôtel !
Une fois arrivé à Puno, nos chemins se sont séparés, Julien devait continuer à pédaler vers Cuzco, et moi je devais retrouver mon père et mon frère qui se trouvaient en vacance au Pérou.


Cuzco et ses environs

Après une attente de quelques heures sur la place de Puno, j’ai pu retrouver mon père et j’ai eu la surprise de vois aussi ma sœur et son mari. Ce fut une bonne rencontre familiale, le jour suivant, mon frère Jaime est arrivé lui aussi. Après quelques jours partagés, mon père est rentré au Chili, ma sœur également et j’ai pris un bus vers Cuzco avec Jaime. Après quasiment deux mois, ça me faisait du bien de retrouver ma famille, de parler à cœur ouvert de mon voyage….et d’en profiter pour découvrir les environs avec mon frère avec qui je visitais l’incroyable Machu-Pichu et d’autres ruines antiques dans les environs de Cuzco. Après une semaine de repos, je me suis séparé de mon frère qui qui retournait au Chili et avec Julien, nous avons repris notre route. Nous devions cette fois traverser altiplano et montagnes pour atteindre les terres chaudes et désertiques qui entourent Nazca.


Direction Nazca

Le chemin de Nazca depuis Cuzco n’a pas été facile. La cordillère des Andes se caractérise entres autres difficultés par la quantité de pentes à vaincre. Cette route a mis à l’épreuve notre force physique et mentale.Ici,à la différence de la Bolivie les dénivellations nous mènent parfois à 5000m d’altitude pour redescendre brusquement ensuite à 2500m et tout de suite remonter. Cette étape nous est apparue particulièrement longue, nous l’avons surnommée : The never ending road (laroute sans fin), les conditions climatiques et géographiques retardaient sans cesse notre allure.

Pendant ce parcours, en arrivant à Abancay, dans la montagne, j’ai en très mal à l’estomac, probablement l’eau du secteur. J’ai souffert pendant deux jours sans pouvoir pédaler puis les douleurs se sont atténuées et j’ai pu poursuivre mon chemin, mais j’en ai ressenti les effets jusqu’à Lima.
Après avoir beaucoup pédalé, affronté maintes ascensions et descentes, nous avons atteint Puquio. Arrivés assez tôt nous avons décidés de nous reposer car le jour suivant nous attendaient 170km, dont une descente de 100km après une longue montée. Nous avons commencé le jour suivant par 10 km d’ascension dès la sortie de Puquio, puis une rampe et de nouveau 27km de montée en sortant de Lucanas, et nous sommes arrivés au parc national de Pampa Galeras. Nous avions comme objectif d’arriver au sommet avant deux heures de l’après-midi pour commencer alors une descente rapide vers Nazca, mais à cette heure-là alors que nous entamions les derniers km j’ai vu des nuages qui montaient rapidement vers nous. En une minute une pluie forte et torrentielle était sur nous. Je me suis retrouvé complètement trempé et, au-dessus de 4000m, il faut faire très attention au froid. Etant donné la situation nous avons décidés de nous arrêter dans le parc. Les conditions climatiques perturbaient une nouvelle fois nos projets. Le jour suivant, sous un ciel dégagé, nous avons entamé notre descente de l’altiplano vers le désert, c’était la fin de l’étape, nous sommes arrivés à la ville de Nazca
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La route de Lima

Nous nous sommes reposés quelques jours à Nazca, nous avons été voir entre autre curiosité touristique, les géoglyphes de Nazca. A la différence de l’altiplano, ici la chaleur est forte, nous laissions derrière les terres gelées et pouvions pédaler plus tranquilles. Notre étape suivante a été l’oasis de Huacachina, au milieu du désert péruvien, nous n’avions plus froid, mais la chaleur nous affaiblissait. Nous sommes arrivés dans les environs de la ville Ica au milieu de plantations de de fruits, paysage bien agréable. Arrivés à Huacachina nous avons décidés d’y passer deux jours pour nous reposer et profiter de l’oasis
Après ce repos, nous avons poursuivi notre périple vers Lima où nous allions nous séparer, je continuerai vers l’Equateur et Julien vers l’Amérique du Nord pour parcourir le Canada à vélo. Le long de cette route vers Lima, nous avons remarqués de nombreux et minuscules villages au milieu du désert. Ils étaient si petits que souvent il était impossible d’y trouver un endroit pour acheter à boire. Nous avons fait halte dans l’un d’eux, assez grand pour nous fournir de quoi manger pour poursuivre notre voyage. Nous y avons rencontré des habitants qui nous ont racontés pourquoi ils vivaient là : Lima est une trop grande ville sans place pour eux, et ils se trouvaient ainsi à bâtir leurs rêves dans le désert. Deux dunes après ce village, nous en avons trouvé un autre identique où nous avons rencontré un type qui avait 32 ans et qui nous indiqué un petit bout de désert pour monter notre tente et nous a invité à diner, occasion d’une bien agréable conversation.
Le jour suivant était notre avant-dernier jour de pédalage ensemble, nous avons décidé de faire un maximum de km de façon à nous poser à quelques km de Lima. Nous avons campé le soir sur le bord de la route à environ 50km de Lima et le lendemain nous faisions notre entrée dans cette ville animée, trépidante. Nos routes se sont séparées et chacun a du vivre son destin au milieu d’une jungle de conducteurs redoutables. J’ai rejoins le quartier de Santa Anita où j’ai passé une belle semaine de repos chez mes amis les Hueres .

Au long de la cordillère blanche


Après un repos de quelques jours à Lima, j’ai pris la direction de Trujillo. En traversant quelques villages, j’ai eu le sentiment que le chemin devenait ennuyeux et monotone, si bien que je changeai de plan et me dirigeai vers la cordillère blanche sur les hauteurs du Pérou. J’ai enfourché Rocinante et me suis dirigé vers Huaraz, une belle ville entre la cordillère blanche et la cordillère noire connue pour ses environs dignes des plus beaux films d’aventure. Arrivé dans cette ville j’ai fait provision de vivres et de cartes locales et me suis dirigé vers la cordillère, vers la traversée du parc national de Huascaran et de zones enneigées. Après Huaraz ce fut le village de Carhual d’où part un chemin de pierre qui traverse la cordillère. J’ai pris ce chemin et après avoir monté, monté jusqu’à 5000m, j’ai eu la surprise d’arriver au col nommé : Les Olympiques. Les derniers mètres ont été réellement très difficiles, l’altitude diminuait mes forces, donner deux simples coups de pédales à la suite devenait un défi ; pourtant, après deux jours d’ascension j’arrivai au sommet du col. J’ai rencontré là les plus beaux paysages des Andes dans cette zone pleine de champ de neige. En regardant vers le bas j’ai vu deux superbes lacs couleur turquoise qui m’invitaient à m’installer sur leur bord. J’ai commencé à descendre mais malheureusement je n’ai pas pu trouver un endroit convenable pour camper et j’ai dû continuer jusqu’au village de Pompey où des habitants du village m’invitèrent aimablement à dormir chez eux. Les jours suivant j’ai continué à monter et descendre des pentes sur des chemins semblant tout droit sortis de contes et légendes, une infinité de montagnes vertes ou enneigées, des gens sympathiques qui me tenaient conversation. Après avoir été voir quelques lacs du coin, je me suis dirigé vers Yungay où je me suis reposé, me préparant à la dernière étape, la descente du canyon del Pato (le canard) avant la ville de Trujillo.




Les derniers jours au Pérou



Arrivé dans le canyon del Pato j’ai commencé ma descente vers Trujillo, un chemin qui passe de 3000m jusqu’au niveau de la mer, en très mauvais état avec beaucoup de tunnels très sombres. En entrant dans le second tunnel ma lampe est parie en morceaux et j’ai dû traverser plusieurs tunnels sans voir où je pédalais. Heureusement au niveau des tunnels les plus sombres, j’ai vu arriver un motard qui s’est mis derrière moi pour m’éclairer le chemin. Alors que je progressais selon moi dans de bonnes conditions, j’ai suis tombé sur un glissement de terrain obstruant, sur 5 km la route aux environs d’un village nommé Yuramarca. J’ai essayé de traverser à pied, mais la boue me montait au-dessus des chevilles. Insister aurait été dangereux car la boue s’écoulait vers un précipice surmontant une rivière torrentueuse. J’ai décidé d’attendre le jour suivant pour que la boue sèche un peu. J’en ai profité pour lier connaissance avec des locaux qui m’accueillirent chaleureusement, un drôle de fou cycliste n’est pas courant par ici. Ils me proposèrent un endroit pour monter ma tente et de quoi manger en attendant que monte un engin pour dégager la route. Deux jours après j’ai entamé la traversée du canyon, en portant parfois mon vélo jusqu’à enfin sortir de cette zone. Mon but était maintenant la ville de Trujillo.


Une fois arrivé, je me suis installé une semaine, pour me reposer, dans la mythique «  casa de ciclistas » de Luis Ramirez. Occupant mon temps, plus à des relations sociales qu’à me promener dans la ville. J’ai ainsi rencontré le « Che Marchetti » qui pédale à travers l’Amérique latine avec sa femme. En quittant Trujillo, nous étions tous les trois partant vers Guayaquil et l’Equateur escorté de Jean Baptiste de Luis Ramirez. Ils nous ont prévenus que la zone que nous allions traverser était, actuellement très dangereuse, parcouru par beaucoup de malfaiteurs. Pour cela, constituer un groupe important était un choix excellent pour sortir indemne, avec nos biens, de cette étape. Nous avons pédalés tranquilles et le 9 avril nous traversions la frontière de l’Equateur.




L’entrée en Equateur


Après le paiement de quelques amendes à la frontières du Pérou pour résidé plus de tentes jours dans le pays, j’ai commencé à sillonner l’Equateur en longeant la côte avec Juan et Raquel. Nous sommes entrés dans ce beau pays au niveau de la localité de Huaquillas , et dès les premiers pas on a commencé à sentir un changement. Le premier jour nous avons été jusqu’à Arenilla à quelques km au nord de la frontière. Une sensation très agréable de sécurité. Les premiers jours nous avons fait une trentaine de km quotidien avec difficulté, nous n’étions pas habitués à la chaleur de la côte, nous avons beaucoup transpirés, nous nous sommes arrêtés souvent.





En direction de Guayaquil


Notre route vers Guayaquil a été fort agréable en dépit de la chaleur et des moustiques. Nous pédalions toujours avec la main droite levée pour saluer ceux que nous rencontrions et qui nous rendaient courtoisement ce salut, ils nous saluaient souvent les premiers. Nous nous arrêtions de temps en temps pour nous baigner, ou simplement pour manger une glace au coco. Nous avancions bien relaxés, essayant l’après-midi de trouver une caserne de pompiers qui ont toujours été très hospitaliers, pour passer la nuit. En trois jours nous étions à l’entrée de Guayaquil. Un jeune garçon nous indiqua les deux ponts que nous devions emprunter. Une fois passée c’en était fini de la paix et de la tranquillité. Des hordes de véhicules de tout côté gênaient notre progression surtout la mienne car j’étais sur la défensive pour ma sécurité. Nous pûmes nous frayer un passage et arriver au parc centenaire où nous nous sommes arrêtés pour nous reposer. Ce parc était plein de monde, des adultes surtout qui s’approchaient de nous pour bavarder. J’ai passé pas mal de temps avec deux d’entre eux à parler de la situation du pays, de mes impressions, de mon voyage. Après un diner savoureux et bon marché non loin de là, j’ai pris congé de Juan et Raquel, continuaient rapidement vers la Colombie car ils connaissaient déjà Gayaquil et je voulais rester quelques jours pour la découvrir.






La traversée de l’Equateur par la montagne


Après un peu de tourisme à Guayaquil, je suis reparti vers ma nouvelle cible : Le défi cette fois était de traverser la plus grande partie de l’Equateur en passant par la montagne. Je me suis dirigé vers le village nommé La Troncal pour commencer à monter sur la cordillère par un chemin de traverse, mais j’ai changé mes plans car les pompiers de la ville m’ont indiqué un chemin en meilleur état qui commençait à la sortie de Puerto Inca, un village à une trentaine de km au sud. Je me suis donc dirigé vers celui-ci et une fois approvisionné j’ai entamé l’ascension vers le Parc National Cajas. Les premières heures ont été vraiment dures, gravir une côte de plus de 100km est déjà une épreuve physique mais avec en plus une chaleur humide la difficulté s’accroit encore plus. Au bout d’un moment, j’ai décidé de m’arrêter pour camper. Le jour suivant déjà beaucoup plus haut, j’ai été confronté à un caractère typique des paysages de l’Equateur : le brouillard qui est apparu brutalement, ne me laissant pas voir à plus de 10 m devant moi, avec une pluie froide. J’ai ainsi poursuivi mon voyage jusqu’à Cuenca, une belle et pittoresque ville où j’ai décidé de me reposer quelques jours pour la visiter et découvrir ses environs. En entrant dans cette ville ce fut un émerveillement, j’étais très impressionné par la beauté de ses monuments, églises, couvents, édifices municipaux et mêmes les maisons particulières. Un style colonial particulièrement beau. J’ai été interpellé par la grande taille des maisons dans cette région du pays, en particulier dans les villages des environs, de grands et pittoresques édifices qui seraient partout ailleurs un luxe réservé à des personnes bénéficiant de revenus élevés.
Après cette halte, je me suis dirigé vers Riobamba. Le premier jour a été assez ennuyeux car j’ai dû réparer pas moins de trois crevaisons sur la même roue et m’arrêter camper. Je suis arrivé ensuite à un village nommé « El tambo » où j’ai demandé à passer la nuit chez les pompiers qui m’ont aimablement offert une chambre dans leur caserne. Je me suis arrêté de nouveau, j’ai rencontré José, un pompier qui aimerait courir l’aventure par le monde et m’a fait découvrir quelques endroits dans les alentours, des paysages intéressants mais tous, à un moment ou à un autre de la journée couvert par une épaisse couche de brouillard. A ce moment, j’ai décidé de visiter les ruines d’Ingapirca, témoignage de la culture Cañari qui vénérait la lune dans ses temples. De retour à Riobamba pour encore trois jours, je me suis rendu compte que l’Equateur était un pays difficile à traverser : monter et descendre toute la journée au milieu d’un épais brouillard qui recouvre tout. J’ai pourtant visité dans ces conditions plusieurs villages et hameaux où j’ai dû parfois m’arrêter du fait de pluies violentes ou de la faim générée par la fatigue physique. Les gens m’ont bien reçu, m’ont proposé de bons emplacements pour camper, me protéger de la pluie.
Riobamba est une très vieille ville avec le volcan Chimborazo en toile de fond. J’y ai rencontré Matias, un cycliste italien qui pédalait depuis Ushuaia dans la Patagonie argentine vers l’Alaska, nous avons partagé des données sur les itinéraires les plus utilisés. Le lendemain, je me suis dirigé vers Baños où, pendant trois jours j’ai pratiqué d’intéressantes activités récréatives comme les descentes en vélo jusqu’à la forêt, les parcours de trekking….qui m’ont remis à neuf pour reprendre ma route vers Quito. Au début de cette étape j’ai été voir le Lac Quilotoa, une merveille de la nature dans le cratère d’un volcan. Y arriver n’a pas été facile du tout : deux jours de pédalage en grimpant de 1700m à 4000m d’altitude sur près de 150km. Une fois arrivé, j’ai partagé un repas avec les agréables habitants et je suis descendu à pied jusqu’au lac, j’ai monté ma tente et j’ai passé l’après-midi à contempler la nature en solitaire.Après une agréable nuit, je me suis levé pour déjeuner. Alors que j’admirais le paysage sont arrivés trois enfants qui ont commencés à rentrer dans la tente, prendre mes affaires, prendre des photos avec mon appareil et en moins d’un demie-heure me faire tourner le tête.A leur manière ils m’ont aidés à plier bagage, je suis remonté au village et j’ai pris ladirection d’un marché indigène installé dans le village de Zumbahua, j’ai acheté des fruits et repris la direction de Quito.






Quito et le Nord de l’Equateur



L’Equateur est un enchantement, ses paysages, sa population, et la magie de se trouver au centre du monde. En arrivant à Quito, j’étais totalement épuisé. Des centaines de km à descendre et monter dans la cordillère, grimper dans les hauteurs puis redescendre, une expérience magnifique, mais réellement épuisante. A Quito j’ai été directement à la maison des cyclistes de Carlos. Là, on m’a très bien reçu, j’ai décidé de m’arrêter quatre semaines pour me refaire une santé comme il se doit. Bien des cyclistes sont passés dans cette maison pendant mon séjour : Jairo (qu’il repose en paix) et Fernando, deux biciclimbers espagnols qui parcourent l’Amérique et escaladent les hautes montagnes du continent. Matias, l’Italien que je rencontrai pour la troisième fois, Henrick et Laura. J’ai profité de mon séjour chez Carlos pour travailler avec les ouvriers de son atelier. Ils sont engagés dans un projet révolutionnaire pour Quito, la construction de 450 bicyclettes urbaines qui seront utilisées pour se déplacer par les citadins et contribueront à décongestionner la ville. Un très bon moment pour apprendre beaucoup sur la fabrication d’un vélo. Au bout d’un mois, je suis parti avec Matias parcourir le Nord de l’Equateur. Nous nous sommes levés tôt pour aller vers le lac Mohandas à 3800m d’altitude. Le premier jour nous sommes arrivés à Tabacundo et nous avons consacré la matinée du lendemain à grimper les 10 derniers km jusqu’au lac. En fait, au début, nous avions sous-estimé cette étape, mais à mesure que nous avancions, nous nous sommes rendu compte que nous nous trouvions dans l’ascension la plus difficile de tout le voyage. La pente considérable et un sol friable nous ont obligés à pousser les vélos pendant 60% de la montée, un effort physique qui fut récompensé par la contemplation du merveilleux lac Mohanda. Après un certain temps passé au bord du lac, nous nous sommes dirigés vers Otavalo. Une dernière étape de 12km en descente épuisante sur un chemin plein de pierres. Après quelques minutes, Mathias a fait une chute sérieuse, il a cassé sa grille avant. Heureusement peu de temps après est passé une camionnette et le conducteur, fort aimable nous a aidé à descendre les bagages jusqu’à Otavalo. Le jour suivant nos chemins se sont séparés. Matias retournait à Quito faire réparer son vélo et moi je continuai vers le nord de l’Equateur. Otavalo est un endroit merveilleux avec des gens incroyablement aimables, un marché très ancien, qui remonterait à l’arrivée des Incas. Mais j’ai décidé de ne pas m’y arrêter et de Yaguarcocha en arrière ; Peguche, village indigène avec sa belle cascade dans une forêt d’altitude ; enfin l’arrivée dans parcourir les environs : Ibarra, ville aux allures coloniales, très multiculturelle avec son lac le beau village de Tumbaco


Tumbaco et l’orient

Après avoir sillonné le nord de l’Equateur je me suis dirigé vers l’est, vers Tumbaco, une belle ville près de Quito où le grand Santiago Lara, propriétaire d’une des maisons de cycliste les plus anciennes d’Amérique latine m’a reçu. En arrivant je me suis immédiatement senti comme chez moi, la chaleur de l’accueil de Santiago et sa famille rend cet endroit inoubliable pour les fous qui voyagent à vélo. J’ai rencontré là pour la première fois Jorge et Arthur, deux de ces fous à vélo qui parcourent l’Amérique. Nous avons eu envie de partir ensemble vers le parc national Cotopaxi où nous avons pu admirer la beauté de son superbe volcan, de ses paysages et essayé de voir un condor. Accompagnés de gardiens du parc nous sommes montés au refuge où nous avons eu une vue admirable du Rumiñahui, du Pasachoa, et nous lancer sur une descente vers l’entrée principale. J’ai passé un bon moment avec ces deux aventuriers, après cette petite promenade, nos routes ont divergées, pour eux vers le sud et pour moi la maison de Santiago où j’en ai profité pour changer le groupe complet : après des mois de mauvais traitement le vélo était KO et demandait d’urgence des changements de pièces. Rocinante, ma fidèle monture, a été remise à neuve avec un groupe complet Deore.
Des semaines ont passé depuis mon arrivée ici et voici l’heure de partir vers les terres orientales de l’Equateur. Le départ de Tumbaco n’a pas été facile, c’est un endroit où je me suis senti comme chez moi, où j’ai pu partager mon temps avec de gens merveilleux. Un grand salut pour tous ceux qui ont embelli ces moments de ma vie : Santiago et sa famille, Jorge, Arthur, Johan, Marie et Sébastian, je les embrasses tous !
La sortie de Tumbaco commence par une forte rampe de 50km qui nous fait littéralement grimper sur la cordillère jusqu’à 4050m d’altitude ! J’ai eu envie de suivre d’abord l’antique chemin du train jusqu’à Pifo, un trajet superbe de 20km entre les montagnes sana voitures en vue. Ensuite j’ai été obligé de reprendre la route jusqu’à la vierge, sur le col le plus élevé de mon séjour en Equateur. J’ai trouvé à cet endroit un endroit pour camper avec devant le superbe volcan Antisana. Le lendemain c’était le grand jour, ma descente vers l’orient, vers l’Amazonie où j’entrerai par l’Equateur. Cette descente est longue, on traverse d’abord les terres gelés des hauteurs puis lentement on voit changer la végétation, on sent la chaleur augmenter, des cascades comme celle de San Rafael, une chute d’eau de 160m abrupte, puissante, un grondement qui hypnotise, une merveille de la nature. J’arrivai finalement à Lago Agrio et après quelques piqures de moustiques, à Coca, ville née du pétrole au milieu de la forêt. A cet endroit où toutes les routes s’arrêtent, je me suis lancé dans la merveilleuse et sauvage forêt amazonienne !

 Mes premiers pas en Amazonie   



Après quelques jours de descente impressionnant dans des paysages de transition entre la cordillère et la forêt et …des piqures de moustiques j’entrai dans la ville d’El Coca connue aussi sous le nom de puerto Francisco de Orellana. Cette petite ville est une des sources principales de la richesse du pays grâce à l’exploitation de ressources pétrolières. La ville en elle-même n’offre pas beaucoup d’intérêt, mais les environs sont riches en lieux touristiques divers : villages indigènes, grands parc nationaux riches en flore et en faune ; confluence de trois rivières près de la ville : Le rio Coca, Payamino et Napo.Dans cette ville d'El Coca s'est initié un gros changement dans mon voyage vers l'est du continent: plus de chemins même pour les vélos, nécessité de trouver d'autres moyens pour se déplacer, risque de paludisme qui serait mortel s'il se déclarait au milieu de la forêt en dehors de toute aide médicale possible, nécessité de prise de médicaments préventifs.
A ce stade du voyage, j’ai appris à survivre sans utiliser des hôtels ( le hasard rend le voyage plus intéressant)je me suis donc dirigé vers le poste des pompiers où je me suis reposé quelques jours avant de partir vers Roca Fuerte une petite ville sur la frontière du Pérou, le début d'une nouvelle grande aventure.

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L’unique possibilité d'y parvenir est la voie fluviale. Un bateau fait ce voyage deux fois par semaine, j'y ai embarqué. Je me trouvai ainsi pour la première fois, en train de naviguer sur un des grands fleuves amazoniens: le superbe rio Napo. Le voyage a été très pittoresque, des centaines de personnes habitent dans des huttes sur les rives et n'ont que peu de contacts avec la ville très éloignée, elles arrivent à satisfaire ainsi tous leurs besoins. Elles ont habituellement de petits terrains dans la forêt pour l'agriculture. Je me sens très à l'aise au début de ce parcours du bassin de l'Amazone, des paysages nouveaux, une population et des coutumes nouvelles. Une petite histoire pour illustrer ce fait: Après quelques heures de voyage, un passager du bateau aperçoit une " Guangana" sorte de cerf sauvage coincé sur une petite ile du fleuve. Les passagers commencent tous à regarder ce pauvre animal, la faim marquant le visage de certains. Le capitaine l'ordre d'arrêter le petit bateau, quelques passagers descendent pour courir après le cerf qui court désespérément dans tous les sens, au bout de quelques minutes il est encerclé, un passager le tue en lui assénant une volée de coups de bâtons. Ils montent "la viande" sur le bateau avec la ferme intention de se la manger chez eux, mais finalement à l'arrêt suivant, elle est réquisitionnée par la police qui héritera du "banquet", ce qui n'empêchera pas des passagers de prélever quelques morceaux au passage.


 En route vers les profondeurs de la forêt...en ramant!


Une chaude après-midi de la fin du mois de juin j'abordai la frontière entre l'Equateur et le Pérou, la ville de Roca Fuerte. C'est une petite ville; quelques rues et tout le nécessaire pour la population qui y vit: Un centre médical, des églises évangéliques et catholiques, un bureau de l'immigration, quelques hôtels....et 14 guides touristiques. J'avais à peine posé le pied en ce lieu que Fernando, un péruvien qui travaille comme guide touristique m'a aidé à trouver un endroit pour poser ma tente et dormir gratuitement. A Roca Fuerte, la population est très aimable, on trouve toujours quelque chose à vous dire, on vous salut, attitude habituelle dans les petites agglomérations. Ils ont été jusqu'à me prévenir de me méfier de certains péruviens récemment arrivés avec qui j'avais sympathisé, me disant de me méfier, qu'ils allaient me voler. En fait c'était un préjugé contre leurs voisins et s'il n'y avait pas les péruviens, ils attendraient encore un bateau pour sortir de la zone frontière.
Pendant mon séjour dans cette ville, j'ai habité l'humble maison d'Hamer, un péruvien installé en Equateur et qui travaille comme charpentier. Il accueille de nombreux compatriotes en recherche d'opportunité dans le coin. J’ai rencontré, dans cette maison, Edison, un indien de la forêt péruvienne qui n'avait pas un sou pour acheter le carburant nécessaire à son retour chez lui, nous avons fait un accord: je lui donnai quelques dollars, quelques gallons de carburant et nous voyagerons ensemble sur sa pirogue jusqu'à Santa Clotilde, dans les profondeurs de l’Amazonie péruvienne. En effet, pour s'enfoncer dans la grande forêt, il faut attendre un navire de fret qui passe un fois par mois seulement au village de Pantoja, à deux heures de pirogue de Roca Fuerte. Ce navire venait de passer quand je suis arrivé à Roca Fuerte, mon arrangement, très bon marché avec Edison tombait donc très bien.





Nous avons quitté l’Equateur le premier juin, comme en font foi les timbres sur le passeport, et quelques heures après le départ, le moteur de la pirogue s’est arrêté de fonctionner, les efforts pour le remettre en marche ont été vains. Dans ce secteur du Rio Napo, on ne voit sur les rives que les indiens et leurs huttes. Il ne nous restait plus qu’à ramer. Nous avons vu passer des pirogues qui remontaient le faible courant de l’immense Rio Napo, il n’y avait aucune possibilité de changer de bateau. Conséquence de cette panne : cinq jours à ramer dans cette petit pirogue avec un indien qui connait bien la forêt. 


 Finalement, un moment d’apprentissage intense, Edison m’a montré en les nommant les animaux de la forêt, les arbres, les plantes, tous ce qu’offre la forêt pour la survie de ses habitants. Nous avons rendu visite à des amis à lui au bord du fleuve et qui ont pour coutume d’offrir le Mazato une sorte de bière de manioc (note du traducteur : c'est leCachiri en Guyane française) qui est toujours la bienvenue, nous installons notre campement dans la forêt au bord du fleuve, nous lançons un filet dans l’eau pour améliorer notre nourriture quotidienne.


 C’était extraordinaire, parfois nous ramions, parfois, fatigués, nous nous laissions pousser par le courant, dérivant silencieusement en regardant les oiseaux voler, les tortues paresser sur des troncs au milieu de fleuve, et les admirables coucher et lever du soleil dans la grande solitude de la forêt.





 Sur la triple frontière : Pérou, Colombie, Brésil

Après bien des jours à ramer sur une pirogue, et encore plus de piqures de moustiques qui me firent craindre une maladie tropicale, j’ai réussi à monter sur un navire de fret qui allait vers Iquitos dans la forêt péruvienne.


Iquitos, la plus grande ville du monde inaccessible par une route terrestre. Elle peut communiquer avec les autres pays par le majestueux réseau de l’Amazone. On peut ainsi rejoindre Leticia en Colombie ou Tabatinga au Brésil. J’y ai rencontré pas mal de péruviens, mais je voulais partir rapidement vers la frontière. Je suis donc monté à bord d’un bateau en partance pour le Brésil via la triple frontière.





Ici, le voyage en bateau est l’occasion rêvée de découvrir la vie des habitants des villages et des villes d’Amazonie, d’assimiler leur culture et leur mode de vie. En montant dans ce bateau j’avais le sentiment que le voyage allait être assez folklorique, et il le fut ! J’ai placé mes bagages comme je l’ai pu dans un espace prévu pour une centaine de hamac, et à partir du bateau, j’ai commencé à m’imprégner de ce qui fait ce pays. Après un jour de voyage, le bateau a commencé à faire halte dans des petits villages, Rocinante, ma monture, devait sans cesse être déplacée. Un jour un homme d’allure rurale veut monter à bord avec deux cochons et cinq zébus ! Spectacle étonnant car les animaux refusent de monter et doivent être fermement tirés à bord, certains tombent sur la berge ou à l’eau, mais finalement ils se retrouvent tous sur le bateau près de « Rocinante » le bourricot de métal ! Ainsi va le voyage, des animaux montant et descendant, un équipage souvent « gay » et des policiers buvant des bières.




Dans un paysage monotone entre rivière et forêt, le bateau atteignit la triple frontière où l’on tamponne les passeports. C’est un endroit bien spécial dans ce continent où les cultures de trois nations se fondent dans la culture amazonienne. Les villes de ce secteur sont
Santa Rosa (Pérou) : quelques maisons, de l’autre côté Leticia (Colombie) déjà de bonne taille, avec une bonne infrastructure touristique, et Tabatinga (Brésil). En cet endroit du monde, la libre circulation totale rend ces frontières illusoires. A Leticia, je rencontrai Rafael et sa fiancée, des équatoriens parcourant le monde à vélo. Etonnante coïncidence, nous avons lié amitié et planifiés quelques aventures dans la forêt amazonienne à bicyclette… Il y avait une bonne atmosphère dans cette ville, propice pour se faire des amis.

Nous avons bientôt constitué une équipe internationale avec Germán (Colombie), Rafael (Equateur), Margerie (France), Lamia (Maroc). Ensemble nous avons partagés des repas, des ballades dans les environs, dans un véritable carnaval multiculturel amazonien. Le charme d’Alejandra (Colombie), et la sympathie de Rosie (qui m’a accompagnée depuis cet endroit jusqu’à Bélem au Brésil) ont rendu très agréable la semaine passée dans cette ville. Un grand salut à vous tous !




 Au pays de la samba



En entrant au Brésil on ressent un changement de saveurs, d’arômes, ses repas excellents, ses belles femmes, et la joie simple d'exister, de vivre, font de ce pays un lieu spectaculaire et très accueillant. Rosie, une infatigable voyageuse qui a 23 ans compte plus de pays visités qu’une personne courante à un âge avancé, fut ma compagne de voyage de Tabatinga à Bélem, à l’embouchure de l’immense Amazone dans l’océan atlantique. Nous sommes d’abord partis avec un ticket pour Manaus à la main, sur un bateau qui par comparaison avec ceux de Pérou, paraissait un navire de croisières de luxe. Pendant trois jours, la forêt, la forêt, la forêt, des bavardages en portugais par moment, une langue qu’au début je ne connaissais pas, mais que jour après jours, en l’entendant, je découvrais de plus en plus.
L’approche de la métropole enclavée de Manaus, a été impressionnante. Après quelques jours de voyage sur l’Amazone, on aperçoit au loin un nouveau fleuve géant, à première vue au moins aussi grand que celui qui nous porte, rien de moins que le Rio Negro sur les rives duquel se trouve Manaus. Le bateau commence peu à peu à changer de fleuve, derrière il laisse le Solimões et commence à naviguer sur le rio Negro lequel sur près de 7 km flirte avec l’Amazone sans que leurs eaux se mélangent, puis se laisse dévorer par l’Amazone qui impose sa couleur.
Après Manaus, on a continué lentement à dériver vers l’est. Ce pays est bien particulier et il est difficile de décrire en quelques mots sa diversité. La prochaine destination est Alter do Chão, un très beau lieu avec ses plages au bord du fleuve qui donne l’impression d’être non plus dans la forêt mais dans les Caraibes. Nous avons sympathisé avec quelques Hippies qui nous ont invités dans leur maison. Une semaine de relaxation totale, hamac, soleil et plage.Une vie nocturne intense nous a fait rencontrer pas mal de gens : je pense surtout à Thiago et son frère Pedro avec qui nous avons gratté la guitare sur la plage. Nous avons pris ensuite avec eux le bateau jusqu’à Bélem où ils nous ont invité dans la maison de leur parents à Vila dos Cabanos nous en avons profité pour remonter quelques rivières et faire de la voile sur le rio Para.







A Belem (Bethléem) après un repos bien mérité, ce sont déjà les préparatifs pour continuer l’aventure. Voici maintenant les Guyanes, la barrière des langues doit une fois de plus être surmontée .
Un grand salut aux Amazoniens qui m’ont reçu pendant ma traversé de la forêt, Henrick le péruvien, Felipe le Colombien et puis les Brésiliens Wallace, Luana et les grands Thiago et Pedro !




le nord du Brésil

Après une longue nuit passé à dormir alors que je longeais l'immense île de Marajo ( grande comme la Suisse) dans le delta de l'Amazone, j'ai mis pied à terre à Macapa, capitale de l'état d'Amapa, ma dernière ville à visiter sur les bords du fleuve Amazone.
La chaleur est étouffante,mais la population est chaleureuse et joyeuse.J'ai passé beaucoup de temps à regarder l'horizon,et la vue de ce fleuve si grand si puissant si majestueux n'a cessé de m'étonner. L'Amazone un fleuve monstrueux termine sa course au large de Macapa. Je laisse derrière moi de belles aventures mais combien d'intéressantes attendent devant moi  !



 J'étais depuis quelques minutes en contemplation devant le fleuve lorsque Leandro,un pompier local s'est approché de moi il m'a raconté qui il appartenait à l'équipe qui parcoure à bicyclette les routes et chemins du secteur. Il m'a invité chez lui. Ici les gens sont extraordinairement aimable et il y a tous les jours de miracles, on m'invite, on m'offre sur la route des fruits pour calmer ma faim et ma soif d'une façon très cordiale. J'ai bien passé une semaine avec Léandro et sa famille ainsi que ses amis cyclistes allant chez les uns où les autres parcourant le secteur à vélo mais surtout en préparant L'entrée dans la forêt et les réserves indigènes pour arriver ensuite en Guyane française ..


Retour à la forêt


Un beau matin, après une semaine de villégiature, mon réveil a sonné à deux heures du matin, C'était l'heure du départ d'une étape de 135 km entre Macapa et Fereira Gomes.Nous sommes partis avec Alexandre et sa fiancée vers une station service du coin, point de rencontre des cyclotouristes locaux. Ils sont arrivés un a un, dont un coureur cycliste local nommé Sampio, et nous nous sommes mis en route. Pédaler dans l'obscurité de la nuit est une expérience passionnante:L'esprit est léger et le corps n'est pas accablée par la chaleur du jour ;Le passage rapide de l'obscurité la nuit illustre notre condition sur cette terre. Après 10 heures de pédalage intensif( Je devais suivre le rythme des autres qui ne portait pas, eux, 50 kg de bagages) Nous sommes arrivés vers deux heures de l'après-midi à destination.
Fereira Gomes: Une jolie petite ville au bord d'une rivière où nous nous sommes reposés l'après-midi jusqu'au coucher du soleil. Je tente jour après jour de porter plus d' attention aux choses belles et simples de la vie comme un coucher de soleil.




Au milieu de la réserve indienne de Huasa



Après Ferreira Gomes m'attendent plus de 500km sous une température de près de 40°et un paysage de transition entre savane et forêt.J'ai décidé d'arrêter à Goiabal un village perdu du Brésil sur la côte atlantique. Des enseignantes du coin m'ont invité cordialement à venir chez elles,et venir raconter mon voyage à leurs élèves qui n'ont pas plus de 10 ans. C'est dans ce village que j'ai vu la chose la plus extraordinaire de ma vie:L'océan reculer de plus en plus, à marée basse, jusqu'à perte de vue et ne plus être repérables à l'horizon.J'ai finalement fait après un peu de repos, ma dernière étape de 250 km entre Goiabal et Oyapoque au milieu de la forêt à travers de la réserve indienne de Huasa. Je vais déjà vu des photos de la forêt et m'imaginait qu'elle était relativement plane. Maintenant je peux dire par expérience qu'elle n'est plate que vu du dessus. Lorsqu'on la traverse en pédalant les innombrables petites côtes à forte déclivité et la haute température mettent à l'épreuve la ténacité et la volonté du plus résistant des cycliste. Néanmoins j'ai traversé des rivières superbes, j'ai bavardé avec des indiens de la région et mangé des fruits de la forêt en chemin; Ma récompense à été à la hauteur de mon grand effort.
Pendant ce parcours j 'avais a porté de la main mon couteau de cuisine, car les gens de la ville qui ne connaissent pas la forêt m'avait parlé es jaguars, des anacondas et des fortes possibilités de tomber nez à nez avec eux. Heureusement les Indiens du secteur m'ont clairement dit que les bêtes sauvages ont au moins aussi peur de nous que nous avons peur d'elles. Elle évitent soigneusement le contact avec les humains, je pouvais donc poursuivre tranquillement mon chemin au milieu de la forêt sans craindre de me trouver face a un jaguar affamé. On ne peut normalement entrer dans les réserves indiennes au Brésil sans autorisation écrite des autorités indiennes.En fait je n'avais pas le choix, pour cette longue étape je devais m'arrêter pour dormir et demander de l'eau dans les environs. Les pentes très pénible et la chaleur mais aussi des contacts avec au total neuf villages indiens ont fait que cette étape physiquement douloureuse a aussi été un des plus intéressante de tout mon voyage.






         De Saint George à Cayenne : La Guyane française




J'ai donné mes premiers coups de pédale dans la ville frontière de Saint Georges au bord du fleuve Oyapock. je ressent un peu d'émotion car j'entre dans un pays dont je ne connais pas la langue ( mais où l'on parle beaucoup de langues). La variété des types humains commence à m'étonner: des blancs , des noirs, des métis d'indiens et ….les infatigables brésiliens présents dans tout cet intéressant pays.La principale caractéristique des routes de ce pays est leur état impeccable.On laisse derrière les chemins sinueux du Brésil pour découvrir les l'asphalte guyanais. En route vers Cayenne, j'ai eu l'idée de faire un petit détour par le village de Cacao où habitent des Laotiens arrivés là en 1977, fuyant la guerre dans leur pays. Dans le but de développer l'agriculture locale le gouvernement français leur a donné asile. On rencontre ici des personnages étonnants comme des chasseurs de papillons.





Au Bicho Latino



                                               
   


Avec le temps, j'ai appris à vivre tranquillement, au fil de petits miracles quotidiens, sans rien imposer, en laissant simplement les choses se faire. J'ai commencé à comprendre que le plus précieux de mon voyage survient spontanément, bien plus beau que ce qui était planifié. Je suis ainsi arrivé à la tombée de la nuit à Cayenne, capitale de la Guyane française sans savoir où loger, j'ai été un peu ennuyé au début puis je me suis dit que tout s'arrangerais bien pour le mieux comme d'habitude. Dans cet état d'esprit je me suis dirigé vers Montjoly, la commune voisine bordée de plages et de palmiers. La nuit claire, la pleine lune illuminant le paysage et quelques petites îles m'ont fait penser à ma sœur au Chili . En ce lieu paisible, sur le sable, bercé par la mer, je me suis laissé couler dans un sommeil réparateur. Ce qui me réveilla, le lendemain, ne fut pas l'eau de la mer ou les rayons du soleil, mais une femme, grande, aux traits européens avec quelque chose d'argentin qui venait de me pousser doucement du pied. J'avais devant moi la géniale Chanti, une Belge, infatigable globe-trotteuse que les voyageurs les pus audacieux souhaiteraient imiter. Elle m'a demandé, d'abord en français puis en espagnol avec un accent argentin, si je voulais bien venir jusqu'à sa caravane qui était près de là, pour bavarder et partager un petit déjeuner. Nous avons marché sur la plage et nous sommes finalement arrivés devant «El Bicho», un grand «camping-car capable d'héberger une famille entière, qui ne cessera de me surprendre pour la joie qui en émanait. C'est ainsi qu'après un bon petit déjeuner j'ai commencé à m'intégrer dans cette famille bien particulière, qui fait du voyage son mode de vie : Avec «El Bicho» depuis six ans sur toutes les routes d' Amérique Latine : Matu, l'époux de Chanti, un argentin à la conversation agréable, la petite Zaina , leur fille, un cadeau du ciel lors de leur passage en Equateur, et Chanti ! 
Je suis resté près de deux semaines «à bord d'El Bicho», accueillant calmement et lentement chaque journée.Je vivais avec des voyageurs au long cours, qui travaillent en cours de route pour assurer leur existence. J'avais beaucoup à apprendre d'eux sur leur tranquillité devant la vie.Chaque jour était différent, chaque jour était joyeux.Le matin j'allais cueillir des noix de coco,L'après-midi je lisais «le petit prince», je me baignais dans la mer, et je partageais mes expériences avec ces incroyables voyageurs. J'ai découvert avec eux Cayenne et ses environs.
J'embrasse Chanti, Matu, Zaina, merci pour tout!


                             Vers la frontière ouest




Et puis, aprés ce séjour précieux à «El Bicho», est arrivé le moment que je n'aime pas mais qui revient toujours : le moment du départ, de l'adieu aux amis. J'ai rassemblé mes affaires et commencé mon lent cheminement vers l'ouest, vers la frontière.J'ai voulu jeter un coup d'œil à Kourou une petite ville comme toutes celles de Guyane mais avec un passé dramatique.Ici périrent un grand nombre de colons européens victimes de la fièvre jaune.Au large à une quinzaine de kilomètres au nord on trouve les îles du salut.Trois petites îles qui ont été utilisés comme prison et où beaucoup de prisonniers politiques ont vécu leurs derniers jours en ce monde. En abordant ces îles, on sent le poids du passé.Sur la royale des prisons et l'ancien centre administratif. Un musée qui illustre l'histoire des lieux, des singes sympathiques et des tortues. J'ai voulu ensuite passer sur l'île Saint-Joseph,très belle avec des eaux cristallines, un cimetière sinistre, des vues paradisiaques, des ruines de prison. Arrivé là, en compagnie d'une charmante française,j'ai été impressionné par la façon dont la végétation s'est approprié le moindre recoin de ces ruines jusqu'à submerger l'ensemble. En continuant mon chemin vers l'ouest, la population noire s'est imposé de plus en plus. La Guyane ne cesse de me surprendre. Je ne pense pas que ce soit un bon endroit pour apprendre le français. La diversité culturelle fait que l'on parle ici énormément de langues :je dois me battre avec le français, le créole,le taki-taki, le Laotien et les langues amérindiennes. Heureusement depuis que je suis rentré il y a quelques mois au Brésil j'ai appris à utiliser cette langue. Sur le bord de la route vivent des noirs marrons descendants d'esclaves qui ont fui dans la forêt pour reconstruire des communautés de tradition africaine.On y voit aussi de nombreux amérindiens.
Il y a ici un taux de natalité élevé.Il n'est pas rare de voir des familles avec plus de huit enfants.Beaucoup de personnes par manque d'opportunité ou par faiblesse, ne travaillent pas. Elles vivent des prestations du gouvernement qui leur offre de quoi assurer le quotidien élémentaire.Immergé dans mes pensées, je me suis arrêté à
Organabo pour me protéger du soleil de midi.Un homme au traits sud-américain s'est rapidement approché de moi. Il m'a demandé d'où je venais et lorsque je lui ai dit il s'est réjoui bruyamment. C'était un entrepreneur Péruvien vivant ici depuis 15 ans, très étonné de rencontrer un chilien sous ces latitudes. Je suis resté quelques jours à Organabo et deux semaines environ à Mana où je me suis reposé en étudiant le français. J'ai visité quelques lieux touristiques et aussi travaillé dans les rizières pour regonfler un peu mon budget de voyage.


            Derniers jours en Guyane française 

                     Saint- Laurent-du-Maroni




Avant Saint-Laurent, la porte du Surinam, j'ai voulu m'arrêter un peu à Javouhey. Ce village est, au moins pour moi, très particulier.Comme son cousin Cacao il est entièrement habitée  par des asiatiques ( réfugié Hmongs venus du Laos). Le lendemain c'était dimanche, je suis resté là, et j'ai pu admirer un pittoresque marché asiatique, prendre quelques photos, manger une consistante soupe aux crevettes avec quelques fruits.

Arrivé là, j'ai été directement vers Balaté, un quartier de Saint Laurent où on peut voir  une fameuse Goélette. A bord j'ai rencontré Simon, un français qui y travaille et qui s'est arrangé pour me trouver un hébergement au club de Kayak juste à côté où j'ai passé du bon temps avec Alain, un aventurier français de première classe qui a fait l’Europe de l'est à vélo et s'est promené dans les profondeur de la forêt avec son kayak.St Laurent est une belle ville, pleine de vie, de jeunesse, et de belles française, dans 'une architecture originale qui rappelle l'époque coloniale et l'installation de la France dans cette région. Dans cette ville j'ai pu également passer du temps avec Andrea et Matias (tante et neveu ) des Chiliens de ce pays. Nous avons partagé de bonnes fêtes, eu grandes conversations et passé des moments excellents.


Un grand salut à Simon, Alain, Andrea et Matias.


                  Premier regard sur le Surinam


Le Maroni est le fleuve frontière entre la Guyane française et ce nouveau pays qui m'attends en face:Le Surinam est officiellement le plus petit des pays de l'Amérique du Sud avec une population de 560 000 habitants.On y trouve énormément de Noirs . L'un deux, à mon arrivée, m'a répondu de manière très agressive lorsque je lui ai demandé où se trouvaient les bureaux de l'immigration! Je suis resté perplexe, heureusement un autre est intervenu pour m'indiquer l'endroit et me sortir de cette situation désagréable. Je me suis dit que je ne devait pas rester sur cette impression et j'ai continué mon voyage. Le Surinam m'a fait rapidement, une forte impression, bien qu'il soit en Amérique Latine, la première impression qu'il provoque est totalement différente du dénominateur commun de l'Amérique latine.On trouve dans le pays des mosquées, des temples hindous , des synagogues et des églises. Plus de sept groupes ethniques y vivent, entre autres des chinois, des javanais, des hindous, des marrons ( noirs descendants des esclaves), des blancs et bien sûr les sympathiques brésiliens !        

                        
  


 A ce jour c'est la pays le plus diversifié que j'ai visité et curieusement…..le plus petit.


                                  A Paramaribo.




Comme le temps pressait,je me suis rapidement dirigé vers la capitale.En arrivant dans cette ville la chaleur de ses habitants m'a interpelé. Le premier jour, des Indiens et des chinois se sont approchés aimablement pour m'interroger sur mon voyage. Comme je suis arrivé sous la pluie, je me suis mis sous un abri pour taxis et un conducteur m'a aimablement prêté son téléphone pour me permettre de passer quelques appels. Un geste impensable dans bien des pays.Cette ville m'a vraiment étonnée par sa diversité humaine et la qualité de son hospitalité, on peut d'ailleurés dire cela pour tout le reste du pays. Fait remarquable dans cette ville au lieu de faire du tourisme, j'ai fait de l'amitié.pendant deux semaines : Des français, des argentins, des brésiliens, des vénézuéliens, des hollandais, des guyaniens et bien évidemment des surinamiens ! Au sein de cette ville cosmopolite, j'ai partagé avec eux des repas, des fêtes et des conversations passionnante. J'ai également eu des échanges fructueux avec des Frères Musulmans ce qui me donne une vision complètement différente de celle que j'avais de cette religion. Leur amabilité, leur courtoisie, leur amour pour le prochain m'ont fortement interpellé. Le message des télévisions est complètement différent de celui que j'ai entendu.



Autre chose fait étonnant sous ses latitude ( en plus de rouler à gauche sur les routes) , la taille des maisons, grandes, confortables , élégantes, dans un style hollandais. Cela fait des cette ville une attraction touristique (certains lieux ont été classés patrimoine de l'humanité par l'Unesco).Le développement économique me semble intéressant, beaucoup arrivent ici pour de nouvelles opportunités et le destin leur est favorable. Comme le « gateau » est partagé d'une manière relativement équitable, on peut rapidement se retrouver dans une bonne situation économique. Au moins pour ceux qui sont réatifs et entrepreneurs. Après deux semaines de loisirs, j'ai pris la direction de la frontière ouest, de la Guyana ( l'ex Guyane anglaise). En chemin, tout le monde, noirs comme hindous, m'a salué aimablement. Du jamais vu, près de la frontière, alors que je m'arrêtais dans une station service pour acheter un peu de nourriture, le responsable m'a proposé un endroit chez lui pour installer ma tente car le prochain ferry ne partait que le lendemain.



Le Surinam, un pays peu connu, en plein développement, m'est apparu hyper intéressant pour son caractère multiculturel, la joie de vivre et l'harmonie dans lesquelles vivent ses différents groupes ethniques. Un lieu à revoir absolument.Une hospitalité de première classe de la part de tous les groupes ethniques. Un salut chaleureux à tous mes amis de ce pays, entre autres :Benjamin, Elise, Yahzaaf le musulman, Johnny et son épouse Charlie!


                            L'entrée en Guyana



En Guyana l'atmosphère est assez différente de celle des autres pays que j'ai traversé. On trouve même une différence culturelle marquée avec le Surinam. J'étais à peine arrivé que trois individus avec une tête de malfaiteurs, se sont approchés rapidement de moi s'offrant à me changer de l'argent, j'ai préféré refuser alors qu'ils essayaient de voir ce qu'il y avait dans mes sacoches...Je les ai ignorés, me suis sorti comme j'ai pu de la situation et j'ai repris mon chemin, ma première impression de ce pays n'était pas vraiment bonne. A partir du début de la route dans les Springlands jusqu'à Georgetown, les maisons isolées ou les villages se succèdent sans interruption. Quelques heures après le départ j'ai décidé de m'arrêter, je ne me sentais pas en sécurité.J'ai cherché un hôtel pour passer une nuit et partir très tôt le lendemain matin. Mauvaise idée car je n'ai pas réussi à dormir à cause du bruit extérieur. Le deuxième jour de pédalage j'ai commencé à regarder le pays plus calmement.La majorité des gens me saluaient au passage.Certains m'ont même donné de l'argent pour continuer mon voyage. Des personnes m'ont dit que le pays était réellement dangereux et que plus je dois m'approcherai de la capitale plus l'opposition raciale sera important.Les Hindous e les noirs ont de temps en temps des problèmes entre eux. Heureusement on m'a signalé que les blancs en général sont respectées ( Bien que je ne sois pas blanc, c'est en général dans cette catégorie que les gens de ce pays m'ont placé).À mesure que j'avançais, je constatais le désordre local. En théorie les conducteurs d'automobiles conduisent à gauche comme au Surinam. Pourtant je suis souvent trouvé face à face avec des fous qui arrivait en sens contraire.J'ai été également surpris en voyant de grande quantités de riz répandu sur la chaussée. J'ai d'abord pensé qu'un camion s'était retourné ce qui est fort possible compte du niveau des conducteurs. Mais j'ai observé cela plusieurs fois et j'ai appris plus tard que ce sont les cultivateurs eux-mêmes qui mettent le riz a sécher sur le bord de la route. J'en suis resté perplexe, car un tel manque d'organisation est inhabituel. La population locale m'est apparue très sympathique. J'ai pu progresser tranquillement, m'arrêtant de temps en temps pour bavarder et manger quelque chose. Néanmoins ma perception du pays n'était toujours pas très bonne. Ma visite ensuite de l'intérieur du pays compensera largement ce mauvais début.

Le séjour à Georgetown





A peine arrivé à Georgetown, J'ai ressenti de l'insécurité. Ici tous me regardaient franchement comme un étranger, un homme blanc. Certains me lançaient au visage le mot«tourist»avec un regard provocateur. Chaque fois que cela arrivait je les regardais dans les yeux avec assurance et sans agressivité jusqu'à ce qu'ils changent d’attitude.                Mon souhait est de voyager en toute sécurité et d'être aimable avec tout le monde. J'ai donc décidé de saluer aimablement tout ceux qui me regardaient.J'ai été rapidement surpris par la pauvreté locale.La quantité de vagabonds dans les rues est réellement impressionnante. Beaucoup d'entre eux en sont réduits à pêcher dans des fossés très sales pour assurer leur alimentation quotidienne. 




C'est dans cet état d'esprit que je fis localement quelques visites dont l'Eglise anglicane Saint Georces où l'accueil a été très chaleureux et m' a aidé à améliorer l'impression que j'avais de cette ville.
J'avais comme projet en ce point de mon voyage d'aller dans des îles Caraïbes, ou bien à Cuba ou la République Dominicaine.Rien de tout cela n'a été possible.J'ai donc décidé de changer ma route et me diriger vers le Venezuela.



             Direction Lethem par les montagnes 

               Iwokrama et la savane guyanaise






Après cette semaine assez stressante à Georgetown, J'ai commencé à pédaler plein sud vers la frontière du Brésil. Plus de 600 km de routes m'attendaient dont 100 km seulement asphaltées. Le reste était des pistes de terre dans un état très variable. Je suis parti tôt le matin plein d'enthousiasme, néanmoins rapidement mon humeur a commencé à changer. Les conducteurs, dans ce pays sont redoutables. Je devais en permanence sortir de la route lorsqu'un camion ou une automobile m'arrivaient en face. Malgré tout ce danger même les cyclistes locaux adorent circuler du mauvais côté et m'arrivaient aussi en face. Je possédais un bâton sur lequel j'appuyais mon vélo à l'arrêt, je l'ai utilisé dans ces moments cruciaux en le faisant tourner au dessus de ma tête pour menacer les conducteurs dangereux qui se moquent de la vie des autres. Heureusement, à mesure que j'avançais, la circulation se faisait plus clairsemée. A Linden le revêtement asphalté disparaît et je commençais à pénétrer progressivement dans la forêt.Chaque jour le nombre de véhicules que je croisais diminuaient jusqu'à n'en rencontrer plus que 5 ou 6. Les premiers jours de forêt ont été difficiles. Dans ce secteur les distances entre villages sont grands, les distances entre villes encore plus. Je pouvais avoir plus de 450 km entre deux points corrects de ravitaillement, j'étais donc très chargé.





Ces journées ont été très intéressantes. Au début, alors qu'il y avait moins de voitures, j'ai décidé un jour de m'arrêter pour manger dans la nature à 11 heures du matin. Dans cette solitude, j'ai commencé à entendre un son étrange comme une lamentation surgi du cœur de la forêt. Comme si les animaux ou les arbres pleuraient. C'est la deuxième fois que j'entends cela.La première fois j'étais avec Rossi (L'aventurière australienne) dans la forêt brésilienne sur la rive du Rio Tapajos. Nous n'avions pas eu d'explication sur l'origine de ce son. J'essaierai d'en savoir plus auprès des amérindiens du coin. Ce même jour,la nuit m'a surpris loin de tout village et je décidais de camper dans la nature. J'ai eu du mal à dormir, le bruit des pas des animaux qui tournaient autour de ma tante me réveillait sans cesse. Il en a été de même la nuit suivante. Alors que j'étais installé dans la forêt, j'ai remarqué en en ouvrant ma tente un animal, un animal qui me regardait, c'était un cerf qui s'est sauvé dès que je l'ai aperçu. Jour après jour je rencontrai un peu plus d'animaux. Certains me paraissaient très étranges,surtout des oiseaux, je n'avais jamais imaginé en rencontrer d'aussi étranges. Mais c'était toujours la même chose, il me suffisait de les regarder de près pour qu'ils disparaissent, je n'ai jamais eu le temps de sortir mon appareil photo. Le troisième jour, ma progression est devenue plus agréable, la forêt épaisse m'abritait du soleil.






 C'est pendant un de ces moments de voyage propres à la rêverie que j'ai vu un jaguar à une vingtaine de mètres de moi. J'ai eu l'impression qu'il ne m'a même pas vu, il a traversé le chemin et s'est enfoncé dans la forêt.Cette première rencontre avec un animal de ce type m'a fascinée. Contempler un jaguar dans son habitat naturel m'a été assez agréable; je me doutais qu'il y en aurait sans doute d'autres. Au quatrième jour de forêt, la route est devenue très dure, la piste était dans un état lamentable, avec de longues sections ensablées où je devais traîner mon vélo sur des kilomètres ! J'ai ainsi continué mon chemin au prix d'efforts considérables jusqu'à l'entrée du superbe parc national Iwokrama.











 A l'entrée de ce site, une fois traversé la rivière, je me suis arrêté très tôt dans la journée. J'étais à Fairview,un village amérindien. J'ai été invité par eux ce soir là, ils se sont montrés très hospitaliers, la conversation a été agréable. Nous bavardions tranquillement lorsqu'un amérindien s'est levé, à pris son fusil et s'en est allé faire le tour du village. Les chiens venaient de se cacher rapidement, ce qui serait un signe de présence d'un jaguar à l'affut près du village. Les indiens m'ont dit que le jaguars n'attaquaient jamais les humains, mais que ces derniers mois ils leur avaient mangé des chiens ce qui les ennuyait beaucoup. Je devais dormir dans un hamac, mais en fait j'ai monté ma tente et je me suis endormi avec un couteau à ma portée, on ne sait jamais! Pendant cette même soirée que j'en ai profité pour leur demander quel était l'origine du chant sinistre entendu dans la profondeur de la forêt. Ils m'ont regardés pétrifiés, selon leurs croyances locales il s'agirait du Bushman. C'est un esprit qui habite la forêt, que personne n'a vu, mais que l'on peut entendre de la profondeur de celle-ci. Personnellement j'ai préféré ne pas croire en un esprit perdu dans les bois obscurs mais alors je n'avais toujours aucune explication logique à ma question. ( note du traducteur : il pourrait  fort bien d'agir d'un oiseau: l'Ibijau ) .Avec ou sans réponse le voyage devais continuer.
 Le matin suivant j'ai de nouveaux entendu cette sombre lamentation. Je me suis levé plus tôt que d'habitude.J'étais au début du parc et je me disais que camper seul en son milieu n'était pas une idée des meilleures. Je devais donc arriver avant la tombée de la nuit au village suivant. J'avais le sentiment que le moment était venu pour moi d'affronter au moins symboliquement mes angoisses intérieures. 







Je suis parti aux premiers rayons du soleil, l'endroit était montagneux, j'avançais lentement. Ce que je pressentais est arrivé au bout d'une demi-heure. En face de moi à environ 5 mètres, un grand jaguar me regarde fixemen, se demandant peut-être si j'étais une proie ou un prédateur. Je pensais aux noirs qui travaillent souvent dans la forêt. Ils ont peur de beaucoup de choses, quelles réactions auraient-il à la place.Et puis j'ai pensé aux paroles sages des amérindiens : Les jaguars n'attaquent jamais les hommes. Je n'avais que deux options, m'arrêter ou continuer. Je n'avais pas envie qu'il me prenne pour une proie. J'avais décidé d'avancer, mais heureusement, le jaguar s'est sauvé dans la forêt. Je n'ai pas bougé, pour donner le temps à l' animal de fuir, ne pas l'obliger à se défendre. J'ai pris en main mon couteau (qui me sert à  couper mon pain ) et une chaîne ( qui me sert à attacher mon vélo) . Tout cela ne m'aurait pas servi à grand-chose en cas d'affrontement. J'ai décidé de poursuivre mon chemin et ma tranquillité est revenu il n'y aura plus de Jaguars.J'ai continué ma route perdu dans mes pensées.
 
   
                         






A l'approche du village suivant la hauteur des arbres à commencer à diminuer. L'horizon s'est graduellement éclairci, j'avais en face de moi la savane guyanaise. Sorti de la forêt, mon champ de vision s'élargissait. Une impression agréable que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. La beauté du paysage a commencé lentement à s'insinuer en moi. Ceci est la pure beauté, me disais-je en moi-même, en versant des larmes.







La savane guyanaise a été une grande surprise pour moi, l'aspect grandiose de ses paysages et la chaleur de l'accueil de ses habitants m'ont donné l'impression que j'étais chez moi. Des dizaines d'enfants me saluaient respectueusement au passage en rentrant de l'école. Il n'avait sûrement pas souvent l'occasion de voir passer un étranger à vélo sur ces routes solitaires. Et j'ai voulu m'arrêter, je demandais dans une maison si je pouvais dormir là.Ils m'ont invité en retour à demeurer chez eux quelques jours pour me reposer. Quel bonheur, Après six jours dans la forêt de pouvoir me reposer dans une maison et partager le temps d'une famille d'ici, découvrir ainsi le bon côté du pays. J'ai partagé mon dernier paquet de riz et retrouvé de l'énergie pour les derniers kilomètres avant d'arriver au Brésil. Ma troisième impression du Guyana est plus qu'excellente. Finalement, la beauté de l'intérieur, de ce mélange de forêts et de savane, la chaleur de l'accueil de ses habitants, ont fait que je suis sorti enchanté de ce pays. Je pense réellement que son bon côté est plus riche que celui de la majorité des pays, mais il faut aller le chercher loin pour en faire l'expérience.


 
                           

Vendredi 21 décembre 2012 : mise à jour du traducteur bénévole, Henri Dumoulin qui fête le solstice d'hiver dans sa lointaine Europe.

J'ai eu depuis la fin du récit précédent, deux contacts par messagerie Internet avec Hector. Il va bien, il a continué son voyage en remontant vers le Nord, passant de nouveau du Brésil au Venezuela. Il s'est arrêté plusieurs semaines dans la grande ville de Ciudad Bolivar, il a trouvé du travail pour pouvoir continuer son voyage. Et puis il a de nouveau enfourché sa bicyclette et mis cap à l'ouest, vers la frontière de la Colombie. 
Je vous traduit le dernier mail qu'il m'a envoyé le 14 décembre alors qu'il en était à plus de 11 000 km parcourus dans son Amérique:

" je viens d'arriver aujourd'hui dans la ville de Mérida, dans la Cordillère vénézuélienne. J'ai eu deux jours d'ascension épuisante dans les montagnes. Je me repose un peu et commence à préparer la dernière étape en direction de la Colombie. 
                                                                               Un abrazo, amigo 
                                                                                                 
                                                                                                        Hector

J'attends avec impatience qu'il reprenne le récit de son grand " voyage initiatique" au travers de son continent. En vous promenant sur la carte interactive Google , vous verrez qu'Hector a parcouru une très grande distance en traversant d'est en ouest  toute la savane vénézuélienne. Il a ensuite escaladé en deux jours une branche ouest de la cordillère des Andes qui se trouve en territoire vénézuélien, pour atteindre Mérida. Joyeux Noël Hector,  et à très bientôt, hasta luego!
 Youpi, voici pour vous entre Noël et nouvel An le récit épique de la rencontre entre Hector et le Vénézuela! 



Vénézuela:

Après moins d'une semaine de voyage et un petit repos au Brésil, voici venu le moment d'entrer dans ce mystérieux Vénézuela. Le passage par le Brésil a été rendu obligatoire par l'absence de communication directe entre la Guyana et le Vénézuela du fait d'un contentieux territorial ancien: depuis son indépendance en 1811,le Vénézuela revendique tous le territoire situé entre sa frontière actuelle et le fleuve Essequibo, soit plus de 60% du territoire de la Guyana !
.Entrer au Venezuela peux éveiller certaines craintes. De nombreux touristes m'ont parlé d'un pays très dangereux, d'un niveau de criminalité et de corruption au-dessus de la moyenne latino-américaine ; Ils m'ont raconté de nombreuses mésaventures. D'un autre côté de grands voyageurs m'ont dit aussi qu'on trouvait dans ce pays les personnes les meilleures et une qualité humaine élevée. J'entrai donc avec une certaine émotion dans les paysages magiques de ce pays.


La grande savane.


J'escaladais depuis deux bonnes heures une pente de la sierra Pacaraîma au Brésil lorsque devant mes yeux apparue une scène splendide: Un paysage que je n'avais jamais encore vu de toute ma vie. Je me trouvais à environ 1000 m d'altitude sur une sorte de plateau couvert d'innombrables collines avec en toile de fond d'étranges montagnes à sommets plats. C'était les fameux Tepuis, des formations montagneuses parmi les plus anciennes de la planète.



J'ai décidé de faire ma première halte dans le village de Santa Helena de Huairén, Les gens commençaient à me parler du danger du pays, de l'in sécurité, et de la corruption, et me disaient qu'a cause de cela un voyage comme celui que je faisais ne pouvait donner de bons résultats. Nous verrons bientôt que comme je le crois, dans ces situations, le plus important est de tenir compte de l'opinion des voyageurs expérimentés.

J'ai roulé vers le village de Parai Tepui dans le territoire des Indiens Pemones. La difficulté de la route ne pas pas permis d'y arriver dans la journée et j'ai du camper à la limite de celui-ci. Il m'est alors arrivé quelque chose d'inhabituel, j'ai eu peur, je n'ai pas réussi à m'endormir. Cela ne m'était jamais arrivé avant, même dans la forêt. L'endroit que j'avais choisi était pratiquement invisible de tous les points de vue de la région qu'il s'agisse de montagne ou de vallée. les indiens m'ont raconté ensuite que ce lieu avait été témoin de nombreux assassinats et que si je l'avais sû avant je n'aurais évidemment jamais osé y dormir. Le jour suivant dans ce village de Parai Tépuis, j'ai commencé à sympathiser avec les habitants. ils m'ont invité à boire du Cachiri, une boisson locale que l'on partage avec ceux qui arrivent . Ensuite nous avons bu une bière et commencé à parler de la manière d'escalader la montagne la plus ancienne de la planète le Roraïma un des Tépuis sacré de la grande savane.


Le résultat :cinq jours absolument épuisants, mes bagages dans un Guayare (une sorte de sac à dos fait de bois et d'osier), accompagné par mon guide Pemon, pour arriver à monter sur le Roraïma et en redescendre. L’ascension a été pénible, mais bien récompensée par des visions magnifique depuis le sommet de ce Tépuis. Des paysages lunaires sur le haut plateau, des vallées
cristallines, des panoramas immenses après des efforts intenses. Depuis cette hauteur on peut observer la Grande Savane dans toute sa splendeur, le Tépuis Kukenan ainsi que l'immensité de la savane du Guyana.


Je me suis senti envahi par une émotion intense, immergé dans un monde préservé, demeure des dieux depuis l'origine des temps.


Après ce périple je suis rentré au village où se déroulait un championnat de football, l'équipe locale a gagné ! Les tables étaient pleines de nourriture, kassave et cachiri. J' étais tellement affamé par la fatigue des jours précédents que je ne pouvais m'empêcher de regarder fixement cette table. Ma cuisine de campagne était cassée, aucun espoir de restaurant dans le coin, cette table était ma seule chance de repas. Je décidais de m'inviter à la célébration avec dans les mains une bouteille de Coca-Cola qui me permit de m'assoir à table à côté du chef traditionnel du village. J'aurai au moins pu apprendre des Taurepan (Pemones) que la pauvreté et la nourriture se partagent dans la joie.



Dans les plaines vénézuéliennes


Le point de départ de cette étape est Ciudad Bolivar. A Parai Tepuis, j'avais rencontré Dimitri, un aventurier à bicyclette et pris avec lui la décision de parcourir ensemble le Vénézuela de Ciudad Bolivar jusqu'à la frontière colombienne. Nous sommes partis très tôt le matin en direction de la ville de «El Tigre» au Nord est de Ciudad Bolivar. La progression a été lente parce que des policiers nous arrêtaient constamment, nous interrogeaient sur le but de notre voyage, et nous demandaient combien de dollars nous avions sur nous, sur quoi nous répondions invariablement que nous n'avions pas ! Nous avons pédalé juste que vers les cinq heures de l'après-midi et cherché ensuite un endroit où dormir. On nous avait dit que l'endroit était dangereux et nous avons décidé en conséquence de demander dans une ferme un emplacement pour monter nos tentes. Nous avons quitté notre route pour prendre un chemin assez sablonneux et rejoindre une ferme. Nous avons demandé l'autorisation de rester pour la nuit, on nous a répondu qu'il était nécessaire d'attendre l'arrivée de la propriétaire. Nous avons décidé d'attendre car la nuit approchait. Alors que nous commencions à installer nos bicyclettes, les femmes et les enfants sont rentrés dans les maisons. Il n'est resté dehors que deux hommes avec lesquels nous avons parlé de notre voyage. Après une demi-heure les propriétaires nous ont appelé pour nous accueillir. Ils sortaient et rentraient les voitures, nous ne comprenons pas ce qui se passait, mais ensuite il nous dirent d'entrer et d'installer nos tentes. Nous avons passé pas mal d'heures à discuter avec les gens de cette «Finca» qui se sont un peu moqués de nous en nous traitant d'enfant gâtés. Dans les «Fincas » tout le monde est armé du fait de l'insécurité.Ils nous ont bien accueillis, mais si nous étions arrivé une heure plus tard dans la nuit, ils nous auraient reçu à coup de fusil car c'est l'heure où les malfaiteurs se mettent au travail. Ils nous dirent que s'ils étaient ressortis en voiture après leur arrivée à la ferme c'est parce qu'ils craignaient une attaque et voulaient vérifier si tout était en ordre (au point de vue des armes).
Peu à peu la tension est tombée et j'ai été une fois de plus agréablement surpris par la cordialité et l'amabilité de ces gens.
 
Le jour suivant nous nous sommes levés tôt pour nous diriger vers l'état de Guarico. Nous sommes entrés réellement dans la grande plaine vénézuelienne, une région d'élevage et d'agriculture peuplée d'habitants chaleureux et aimables, rudes mais accueillants.

Pendant l'après-midi de ce second jour, des policiers de « El Tigre » nous ont interpellés, nous avons pensé à un contrôle de routine, mais ce fut différent, ils nous ont fait monter dans leur car, et ont entièrement fouillés nos bagages. Ils nous ont demandés plusieurs fois si nous avions des dollars, ont contrôlés nos portefeuilles et pris notre argent. Les dollars américains étaient cachés ailleurs, mais là c'étaient des dollars du Guyana qu'ils nous rendirent car ils n'ont aucune valeur en dehors de ce pays. Ils nous ont alors demandé 200 Bolivars pour nous laisser partir. Nous nous sommes efforcés de leur faire comprendre que nous étions des voyageurs avec très peu de ressources, que nous n'allions jamais dans les restaurants ou les hôtels, que nous cuisinions notre nourriture et que nous dormions dans les fermes où l'on nous accueillait pour nous protéger des voleurs, que leur donner notre argent nous condamnais à souffrir de la faim. Un des policiers qui semblait plus conciliant à notre égard a dit alors à son corrompu de collègue de nous laisser partir car ils devaient aller ailleurs, ils ont descendu nos affaires de leur véhicule et sont partis. Nous avons contrôlé nos bagages et «Caramba», nous nous sommes aperçus que les policiers en avaient profité pour nous voler un appareil photo!
Quand nous avons parlé aux habitants du coin de cette histoire, ils nous en ont raconté une infinité de semblables, des victimes de la corruption de la police locale. Nous avons déposé une plainte et poursuivi notre chemin, le système est à ce point corrompu que je me suis dit que le mieux était de continuer le voyage sans faire d'histoire.

Nous avons pédalé ensuite vers l'est près de 1000 km au travers des grandes plaines du centre du Vénézuela, et apprécié malgré tout la qualité humaine de l'accueil dans ce pays. Des gens très joyeux qui, presque tous les jours nous offraient à boire et à manger. Nous nous sommes pris d'une profonde affection pour ce pays qui m'a enchanté. La diversité de ses paysages, la simplicité des personnes qui, chaque jour, nous accueillaient chez elles sans nous connaître, m'a poussé à croire que la chaleur humaine rime avec l'humilité.



Dans les hauteurs des Andes



Après notre progression «rapide» de 1000 km dans les grandes plaines, nous sommes arrivés au pied de la Cordillère des Andes, dans la ville de Barinas où les pompiers nous ont reçus cordialement.
Tôt le matin, nous avons commencé à attaquer les 100 km d'ascension qui nous attendaient! En deux jours nous étions près du col, au Lac de Mucubají a 3550 mètres d'altitude. Nous avons campé là et le jour suivant pris la direction de Mérida; la capitale de cet état de la fédération vénézuélienne. La descente depuis les hauteurs a été absolument saisissante. La beauté des paysages et des petits villages isolés nous faisait avancer lentement pour mieux les admirer, encadrés de montagnes.


Arrivés à Mérida, nous sous sommes reposés un peu avant la dernière étape vers la Colombie. Nous avons rencontré dans cette ville Omar et sa famille qui nous ont reçus comme des rois. Nous avons un peu flâné comme des touristes ordinaires mais presque tous les endroits à visiter de la ville étaient fermés à cause de l'élection du Gouverneur. Nous avons commencé en bavardant dans cette famille à comprendre l'effet «Présidente Chávez»sur ce pays:
 Alors qu'à l'étranger celui-ci est souvent considéré comme un dictateur, l'immense majorité de la population semble l'aimer car il symbolise un espoir de justice et d'égalité dans un pays historiquement pillé par les «forces de l'empire»



Le jour suivant, la matinée déjà bien avancée, nous sommes partis en direction de la frontière colombienne. Nous avions programmé un itinéraire passant par de petits villages isolés pour continuer à profiter des paysages intensément beaux de la cordillère au Vénézuela. Pourtant, il a fallut rapidement compter avec la fatigue, mon pédalage est devenu inefficace, le matin suivant Dimitri s'est blessé, il est devenu nécessaire de revoir l'itinéraire et prendre une route directe vers la Colombie. Tout arrive à cause de «quelque chose» comme on dit lorsque «quelque chose» nous oblige à changer nos plans! Une fois arrivé à la frontière on nous dit qu'elle sera fermé pour trois jours dans deux heures, comme quoi, le fait de modifier notre route fut un petit miracle qui nous a permis d'entrer à temps en Colombie.

Le Vénézuela est réellement le pays qui m'a le plus impressionné à ce point de mon voyage, la diversité des ses paysages et la chaleur humaine de ses habitants sont des choses qui vous "prennent aux tripes".
Je remercie très fort ceux qui nous ont aidés dans ce pays. Ils ont été bien nombreux, que ce soit avec un verre d'eau, une invitation à monter notre tente dans leur ferme, ou à nous reposer chez eux.
Un salut amical pour Amluz, Milagros, Zulma, Ramón, Omar, Vianny, Jazz et sa famille, merci d'avoir fait pour nous du séjour dans ce pays quelque chose d'exceptionnel.


31 Décembre 2012 : Note du traducteur: Hector se repose un peu à Santander en Colombie :" un moment de réflexion, de préparation logistique pour la suite du voyage au travers de la Colombie, de réparation nécessaire sur la fidèle monture: Rocinante! Il a fait tranquillement depuis un an plus de 10 000 km sur son continent, traversant 10 pays;  il a bien commencé, au travers de multiples rencontres, à se faire une idée de ce qu'est pour lui,  son Amérique, il est à la moitié du périple qu'il s'était fixé !  


Colombie, un moment de repos, le bilan d’une année de voyage

 


 



Il y a presqu’un an aujourd’hui, je quittai mon pays, ma famille ! J’ai eu la chance de pouvoir me reposer ici auprès de la famille d’Alejandra, une amie rencontrée à Leticia (En Equateur, sur la zone des trois frontières : Equateur, Pérou, Brésil). Le moment est venu d’une révision de mes plans, d’un ajustement de la durée du voyage (au moins dans ma tête), et bien évidemment de changer des pièces arrivées à un degré d’usure avancée sur ma fidèle monture : Rocinante



Une soirée sur la grande place de Gijon .




Je rends grâce à Dieu pour avoir pu passer Noël et le nouvel an à Barrancabermeja en compagnie de personnes accueillantes qui m’ont installées comme chez moi. J’ai fait l’expérience de l’hospitalité et de la culture Colombienne. Je me souviens parfaitement de la nuit de Noël quand tout le monde s’échangeait des cadeaux, les enfants qui en profitaient. Et aussi la nuit du nouvel an où tous les voisins, se saluaient entre eux, s’échangeaient les meilleurs vœux pour l’année qui commence. L’ambiance colombienne et le caractère sociable de ses habitants me plaisent. Au bout d’une année, ce repos, sous ces latitudes où la qualité des rapports humains est élevée, tombe vraiment bien.



Alexandra et sa grand mère Eudocia la nuit du nouvel an , Eudocia est une des personnes les plus douces que je connaisse. Elle me donnait sa bénédiction à chaque fois que je quittais la maison.


Les environs de Santander

J’ai laissé Rocinante à Bucaramanga, je suis ici pour me reposer, profiter de Noël, et du nouvel an, me balader avec d’autres pour découvrir le pays. J’ai laissé mes sacoches de vélo ; sur mes épaules un sac à dos avec la tente et tout ce qui m’est nécessaire et avec Alejandra nous partons découvrir les merveilles de la région de Santander. On a pris un bus pour aller vers San Gil, on a cherché un bon coin pour monter la tente, puis on a marché quelques kilomètres vers une belle cascade.On a ainsi visité Barichara, Guane, Curiti, et Pescaderitos comme des touristes, à pied ou en bus ; le fait de ne plus être sur un vélo me fait passer inaperçu au milieu de la population, je ne sens plus le regard des gens sur moi, on ne s’approche plus de moi pour me demander d’où je viens, mais finalement, je me sens heureux et paisible. C’est un repos complet, dans tous les sens du terme. Des journées magnifiques, des paysages superbes, la tente installée au bord d’une rivière ou sur une petite montagne. Les paysages Colombiens sont impressionnants, une belle Cordillère des Andes toute verte avec de petites maisons ici ou là, je ressens une tranquillité, une grande paix. Un excellent repos pour pouvoir reprendre ma route vers la Guajira Colombienne en entrant par le Venezuela.



9 janvier 2013:  Un message d'Hector: Tout va bien:  il est finalement rentré de nouveau au Vénézuela pour aller jeter un coup d'oeil à l'immense lagune de Maracaibo, source de la richesse pétrolière de ce pays. Il devrait retourner en Colombie dand deux semaines pour se lancer dans la découverte de la région de la Guajira, magnifique zone du Nord de la Colombie à cheval sur les deux océans
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De nouveau au Venezuela, cher à mon cœur !



Après trois semaines d'un repos mérité en Colombie, retour au Venezuela. Je traverse la frontière à San Antonio de Tachira pour ensuite me diriger vers le village de Colon à environ 50 km où je retrouve de nouveau Dimitry, mon compagnon de voyage au Venezuela et en Colombie. Dans ce village habite la famille de Jazz qui nous reçoit pour la seconde fois. On profite de quelques jours pour se reposer, faire connaissance avec les gens du coin et préparer les vélos pour les kilomètres qui nous attendent. 

Au Venezuela je me sens comme chez moi. Des jours et des jours meublés de conversations sympathiques avec des personnes récemment rencontrées, une bière à la main. Une hospitalité sans faille dans un pays qui m'est cher. Le jour venu nous prenons la route vers l'état de Zulia. Cela commence par une descente de 15 km ce qui n'est pas plus mal après un bon repos. Nous apprécions encore et toujours l'amabilité de la population. Alors que nous arrêtons dans un village pour acheter un peu de pain et de fromage frais, nous nous voyons subitement entourés par 30 ou 40 personnes. La population du village est venu voir ces voyageurs un peu fou qui sont arrivés à vélo. On me demande d'où on vient, où nous allons, pourquoi ne faisons cela. Certains demandent la même chose deux ou trois fois et paraissent également surpris à chaque fois de notre réponse. Il semble que les gens d'ici apprécient les surprises. À l'approche de la nuit nous utilisons la même technique qu'au Venezuela la première fois : Demander dans une ferme si nous pouvons camper chez eux en toute sécurité. Ici et tout particulièrement dans les régions agricoles, on nous laisse jamais quelqu'un dehors.Nous avons donc passé des nuits dans des fermes avec en prime de grandes conversations avec les paysans.




Au travers de l'état de Zulia et la dangereuse Guajira


Au deuxième jour de pédalage nous nous trouvons déjà dans l'état de Zulia. C'est une région ou la majorité de la population est colombienne ou descendant de colombiens installés sur cette terre. Pour cette étape du voyage il est préférable de commencer par se mettre bien avec la police. lors de la première partie de mon séjour au Venezuela, des policiers m'avaient tout simplement volés mon appareil photo. Nous avons essayé de changer de stratégie et à chaque point de contrôle de les mettre en confiance en leur demandant une petite faveur (eau ou essence) pour éviter des fouilles complètes. Cette technique à donné de bons résultats et transformé ces personnages un peu de rudes en alliés logistiques pour la poursuite de notre voyage. Le paysage commence lentement à changer, la terre devient progressivement plus aride, mais l'amabilité et la chaleur humaine demeurent inchangées. On avait à gauche la Sierra de Perijá et à droite des fermes à perte de vue. On a bien pédalé car on voulait passer la nuit dans la ville nommée » Villa de Rosario » où se trouvent un régiment de pompiers lesquels ne nous ont jamais refusé l'hospitalité dans tout le Venezuela.
 Ils nous ont en effet reçus comme des rois : le lit, la douche, le repas et une bonne conversation, un jour passé dans cette ville agréable et ensuite direction le lac de Maracaïbo.  Nous avons passé trois jours à parcourir les rives de ce lac : le premier jour nous nous sommes installés à la limite des terrains d'une ferme au milieu des cocotiers et de mangroves, le deuxième jour nous avons visité les petits villages des rives du lac. Ce jour là nous sommes rentrés dans un petit village appelé El Carmelo où nous sommes tombés sur un association d'éleveurs de la région de Zulia qui nous a offert l'hospitalité et fait participer ensuite à des émissions pour la télévision locale.
Le troisième jour nous avons traversé sans mettre pied à terre la ville de Maracaibo.Cette ville est trop grande pour nous.Les bruit de klaxons et du trafic mettaient Dimitry de mauvaise humeur et me donnaient envie de sortir rapidement de cet endroit. Le vent dans le dos et en pédalant à fond nous nous sommes ainsi précipités vers la Guajira vénézuélienne pour nous reposer une journée. Nous avons choisi un petit village Wayuu (ethnie amérindienne) nommé Sichipes. En arrivant nous avons demandé aux indigènes l'autorisation de traverser leurs terres et de s'installer pour camper sur la plage. Ils nous ont fixé avec des regards effrayés, la peur se lisait dans leurs yeux.Ils ont commencé à nous interroger rudement. Il nous confondaient avec des guérilleros colombiens qui de temps en temps traversent la frontière pour se réfugier au Venezuela. Nous avons du montrer nos papiers et nos passeports pour démontrer que nous étions des touristes découvrant ces régions reculées et sauvages. Nous avons pu heureusement établir de bonnes relations avec eux et nous installer sur leurs terres. Des moments de grâce avec les Wayuu , passés à écouter leurs légendes, à recevoir leurs cadeaux en témoignage d'amitié. ( reçu et traduit le lundi 28 janvier 2013)







Dans la Guajira vénézuélienne
La terre des indiens Wayuu




















Fin janvier 2013: Dernière nouvelles, Hector est à Santa Marta sur la côte Colombienne, il se prépare à passer au Panama.



       En route pour la Haute Guajira.




Un superbe coucher de soleil à pilón de azúcar, dans la Alta Guajira.




La Guajira, une terre sauvage habitée par les Indiens Wayúu,des indigènes farouches qui ne furent soumis que très tardivement à la « civilisation ». C'est vers elle que je me dirigeai après avoir traversé la frontière entre le Venezuela et la Colombie.

. Avec Dmitry, nous avions décidé de nous arrêter pour manger dans la ville de Maicao, du côté colombien de la Guajira. Nous nous sommes installés sur la place principale et avons commencés à faire notre cuisine. Comme d'habitude, je m'occupe des oignons et des carottes et lui s'occupe du reste. Les gens du village ont commencés doucement à s'approcher. Les Colombiens sont, par nature, curieux et aimables...notre arrivée avec ces énormes vélos surchargés et le fait de nous voir cuisiner avec notre réchaud sur la place publique ne pouvait qu'attirer leur attention. Bientôt près de quarante personnes sont autour de nous et nous posent tout un tas de questions sur notre voyage. Nous en profitons pour nous renseigner sur les caractéristiques de la Guajira, l'état des routes, le niveau de présence de la guérilla et des paramilitaires dans le secteur. Les gens de cette ville ont très peur des Wayúus. Ils nous parlent d'indigènes agressifs, d'attaques courantes sur les routes isolées, de véhicules de la police incendiés, et de bien d'autres choses qui dissuaderaient plus d'un d'y aller. Compte tenu de ces informations, nous prenons la décision, avec Dmitry, de pédaler rapidement jusqu'à Uribia, un petit village au milieu de la Guajira et corroborer les informations pour ensuite décider de monter ou non jusqu'à l'extrême nord de la péninsule.

En arrivant au village, les enfants comme d'habitude,s'approchent pour nous recevoir, et après les questions habituelles, nous accompagnent au poste de police ou nous posons la question de l'endroit où installer nos tentes. Malheureusement il n'y a aucun endroit disponible, ils nous proposent de nous installer sur la place, une patrouille surveillera régulièrement notre campement afin que nous nous sentions en sécurité. Nous nous installons et nous commençons à préparer le dîner. L'endroit nous paraît tranquille, les enfants jouent dans la rue la nuit ce qui nous semble un excellent indicateur de sécurité. Un homme s'approche que l'on surnomme localement le globe-trotter, Il nous intéresse beaucoup, car les gens du pays ont tellement peur des indigènes que l'opinion de ce type d'aventurier pourrait mieux refléter la réalité. Il nous confirme que le secteur est dangereux, que la présence des paramilitaires et très forte et qu'il existe tout autour des plantations de coca. Mais, en revanche, nous deux, voyageurs à bicyclettes seront surtout une occasion de curiosité et n'aurons pas de problème dans la mesure ou nous ne les cherchons pas. La limpidité de sa réponse et nos cœur désireux d'aventure, nous font décider de poursuivre notre chemin vers la Haute Guajira.

Après cette décision, le Guajiro nous met en relation avec le propriétaire d'un club de billard qui nous dis qu'après 10 heures du soir nous pourrons dormir sous son toit en toute sécurité, quel soulagement.
Le jour suivant nous nous sommes levés tôt pour prendre la route du Cabo de la Vela. Nous avons fait les premiers kilomètres par la voie principale longeant la ligne de train qui se termine à Puerto Bolivar. Sur ce tronçon du chemin nous avons fait la connaissance de Hernando, un motard colombien qui parcourt son pays accompagné de son épouse depuis un mois. Il nous raconte que le train qui passe sur la voie que nous longeons a une sinistre réputation car en pas mal d'occasion il a été attaqué par les paramilitaires.Nous parlons de nos voyage et décidons de nous retrouver autour d'une bière à Cabo de la Vela. Il nous précède rapidement étant donné la différence de vitesse entre une moto et des vélos, et nous commençons à nous approcher des Wayúus car, finalement nous somme venus pour les connaître, et à travers eux, l'esprit sauvage de l'Amérique Latine et ses habitants.

Nous nous arrêtons au bord d'un lac, non loin de la route. Les Indiens commencent à s'approcher de nous. Nous n'exprimons pas de peur, nous n'avons pas peur, nous commençons nos premières conversations avec cette population énigmatique. Dans un espagnol rustique, ils nous expliquent où ils vivent, qui sont leurs fils, ils touchent nos bagages et posent des questions sur notre équipement. Ils ne nous paraissent pas des personnes dangereuses, le premier contact est bon . Après quelques kilomètres de pédalage, Nous nous approchons d'un Wayúu qui se reposait dans son hamac devant sa maison. Nous lui demandons comment aller vers Cabo de la Vela. Il nous explique qu'il existe des pistes utilisées uniquement par les Indiens où l'on peut passer à pied ou à vélo. Au début nous ressentons une certaine inquiétude à l'idée d'entrer profondément dans leur territoire avec ce qu'on nous avait raconté d'eux dans les villages. Mais bientôt un autre indien arrive et s'offre à nous accompagner. Nous pédalons quelques kilomètres derrière cet homme jusqu'à un endroit où on ne voit plus aucun croisement. Devant nous un petit sentier entouré d'un désert d'arbustes et de cactus peuplé de ces « sauvages indiens » . Notre homme nous laisse alors en nous donnant sa bénédiction : « Suivez simplement ce chemin et que Dieu soit avec vous »

Alors j'ai commençé à regarder ces «  mauvaises personnes » d'une autre façon, les mauvaises gens n'ont pas normalement des paroles d'amour à la bouche, j'ai eu bientôt la certitude que là comme partout, il y a eu des faits isolés, commis par une infime minorité, qui ont sali la réputation des habitants. À moins qu'il ne s'agisse tout simplement de la peur des personnes civilisées pour l'inconnu, qui les fasse mal considérer. Cela me fait penser au Surinam, un pays où beaucoup vous parlent du danger des populations noires locales alors que j'y ai rencontré les personnes les plus hospitalières de tout mon voyage.
Nous sommes donc rentrés dans la Haute Guajira par de sentiers connus uniquement des indiens.
Nous nous arrêtons de temps en temps pour contempler ce merveilleux paysage : un semi désert couvert de cactus, des boucs et de chèvres partout. La principale activité des Wayúus est bien évidemment l'élevage, comme le montre la quantité énorme de ces animaux que l'on rencontre dans tous les coins de la péninsule. Après avoir roulé quelques heures, alors qu'il était temps de se reposer un peu, au milieu de ce paysage sauvage, nous est apparue une famille indienne qui nous a interpellé pour nous inviter cordialement à passer quelques moments chez elle pour nous rafraichir avant de continuer notre chemin vers Cabo de la Vela. Ils nous ont montré leur production artisanale , leur maisons, et m'ont définitivement convaincu que leur mauvaise réputation n'était pas de leur fait.

En arrivant à Cabo de la Vela, nous avons retrouvé Hernando, notre motard, qui nous a invité à partager quelques litres de bière...à la suite de quoi nous l'avons invité à partager notre repas de nouilles au fromage, nous avons échangé nos expériences de voyage et commencé à chercher un endroit où accrocher nos hamacs. Hernando, une personne très intéressante,qui, peu à peu, nous a tout raconté sur la culture colombienne et sur leur problème avec la guérilla et les paramilitaires.

Comme l'endroit était très beau, on a décidé, avec Dmitry, de s'arrêter un peu pour se reposer sur la plage du « Pilón de azúcar » où se trouve une petite colline qui a un caractère sacré pour les habitants du coin. Je me suis souvenu que, lorsque je me trouvais dans la Guajira du côté vénézuelien, les indiens m'avais raconté quelque chose sur la « maison des morts », un endroit où, selon la tradition, les esprits se reposent après la mort. A l'intérieur on peut entendre des chants sacrés et d'autres choses paranormales. Malheureusement je n'ai pas trouvé cet endroit, peut-être n'ai-je pas bien compris l'adresse ou bien ce lieu ne m'étais pas destiné. Après une journée de repos sur cette plage, nous avons pris la direction de Río Hacha. Cette fois, le chemin, uniquement praticable par des marcheurs ou des cyclistes, longeait la côte. Nous avons traversé des kilomètres des kilomètres de plage et emprunté des chemins au milieu d'anciennes salines . Nous nous trouvions dans une réserve ornithologique où abondaient les flaments roses ( Parc naturel « los flamencos » un magnifique sanctuaire sur la côte caraibe) .
Parfois le chemin disparaissait, il fallait alors porter le vélo jusqu'à ce qu'un sentier réapparaisse. Très souvent également le chemin bifurquait, il était nécessaire de laisser parler son intuition pour ne pas s'engager n'importe où dans la péninsule, mais rester dans la direction de Río Hacha. Nous allions souvent demander notre chemin quand nous trouvions une maison, c'était l'occasion de nous rassurer sur notre progression. A la nuit tombante, nous avons décidé de planter nos tentes au bord de la mer. Pendant que nous dormions, deux enfants se sont approchés pour voir ces étrangers qui dorment ici. Rien que d'allumer nos lampes pour voir, les deux petits se sauvent en courant, épouvantés d'être tombé peut-être sur des malandrins, des paramilitaires, installés sur leurs terres.
A l'aube des indiens réapparaissent et commencent à nous entourer, curieux de savoir qui nous sommes et comment nous sommes arrivés jusqu'ici. Des gens très sympathiques qui appréhendent la vie d'une façon totalement différente de moi, d'une façon beaucoup plus simple. Ils ne parlent pas beaucoup, mais prononcent beaucoup entre eux le mot :«Paraco » ( paramilitaires), dans leur simplicité, ils ne nous ont peut-être même pas pris pour des voyageurs, mais pour des miliciens paramilitaire. Nous avons poursuivi notre chemin, en bonne compagnie, en parlant avec eux, en essayant de commencer à les connaître, jusqu'à trouver un chemin plus conventionnel qui nous signalait la proximité de Ríohacha. Une fois arrivé dans cette ville nous avons installé nos tentes sur la plage, pas loin de tentes de hippies.
Pendant quatre jours nous avons parcouru la Haute Guajira au milieu d'indiens paisibles, de « paramilitaires  » et de dangers divers....nous nous en sommes bien sortis, avec ce sentiment de satisfaction que seul donne l'accomplissement de ses désirs d'aventures.




Sur la côte Caraïbe



Nous avons quitté Ríohacha tôt le matin, et pris la direction de Santa Marta.Notre projet était d'y arriver en deux jours pour reconstituer nos réserves en énergie après la Guajira. Nous avons laissé derrière nous les chemins caillouteux et sablonneux, la progression est lente et pénible, nous roulons maintenant sur une route en direction de Bonda, un village aux environs de Santa Marta. Selon mon expérience (et compte tenu de mes goûts), j'ai appris qu'il est toujours mieux pour se reposer de choisir un petit village non loin d'une grande ville. On peut toujours prendre un minibus et visiter ce qu'on veut sans avoir à supporter le bruit nocturne des grandes villes. Nous arrivons à notre destination vers 4 heures de l'après midi le jour suivant et nous nous installons dans la maison de Yuly et Catherine, puis nous préparons à découvrir les environs.

Nous avons profité de ces jours de repos pour, tout simplement, visiter la ville de Santa Marta, son centre historique, ses places et ses plages. Je le trouve très jolie, très folklorique comme toute la Colombie et ses habitants. Nous en avons aussi profité pour visiter le parc Sierra Nevada. En cet endroit, on s'est dirigé vers Pozo Azul ( le puits bleu), un site balnéaire au milieu de la montagne. Et l'aventure nous a repris Dmitry et moi, nous nous sommes retrouvés à marcher vers l'amont d'une rivière pendant des heures, cascades après cascades,devant nous un magnifique paysage de forêts et de montagnes. Nous avons dû parfois escalader la roche pour éviter d'avoir à traverser les dangereux « rios » ; la nuit est tombée, nous n'avions pas de tente, nous avons seulement étalés nos sacs de couchage au bord de l'eau.
Alors que je nettoyais un peu mon coin pour dormir, j'ai bousculé sans le vouloir un nid de fourmis qui , par centaines, ont commencés à m'attaquer, monter sur moi pour me piquer. Après une vingtaine de minutes douloureuses, un peu éloigné de ce coin, j'ai commencé à souffler un peu, je me suis assis à l'écart pour rêver, puis, sorti de ma méditation, je me suis fourré dans mon sac de couchage pour dormir, je n'ai plus été attaqué de toute la nuit. Le matin suivant nous avons fait une journée de marche jusqu'à El Campano, un village dans la montagne, puis nous avons entamé notre descente. On nous avait dit qu'au niveau de la ferme : « La Victoria » on trouverait un chemin pour redescendre vers Pozo Azul. Arrivé là rien n'était moins sûr, il n'y avait pas de chemin, on nous a cependant invité à découvrir comment on produisait ici le café, et à déguster un café Colombien de la meilleure qualité que j'ai trouvé excellent. Rien ne se passait comme prévu mais j'ai trouvé très intéressante la visite de cette exploitation de café.

Aprés ce …..repos, nous avons continé notre route vers Cartagena de Indias, une ville que nous avions envisagé de rejoindre en deux jours de pédalage. A mi chemin, nous avons traversé Barranquilla, une ville industrielle qui ne m'a pas semblé très intressante, mais où les gens nous ont aimablement salués et où nous avons été très bien reçus par Marly et sa famille.
Une fois arrivés à Cartagena, nous avons trouvé un coin pour nous poser, le moment était important, nos chemins pour Dmitry et moi, se séparaient. Je me préparais à poursuivre mon chemin vers Panama et lui vers la Terre de feu , le bout du monde dans le grand sud. C'est pourquoi, après une visite rapide de la ville de celui qui avait été mon compagnon de voyage au Vénézuela et en Colombie, nous nous sommes séparés avec émotion.

Pour moi, à ce moment, je retrouvai Alejandra avec qui j'ai visité cette belle ville et ses environs, non plus comme avec une amie, mais en couple ! Cupidon a frappé mon cœur de sa flèche sur ces terres, un lien m'y rattache désormais.

En vérité Cartagena m'a fait l'effet d'une ville fascinante, naturellement romantique. La ville fortifiée, son architecture, les merveilles de la nature qui l'entoure m'ont totalement subjugués. Dès sa fondation, à l'époque coloniale, cette ville a été un des ports les plus importants d'Amérique du sud, on le voit au travers de la beauté de ses constructions. C'est un endroit très touristique mais réellement à découvrir.
Ainsi se termine mon parcours en Colombie, un beau pays, des paysages impressionnants, la chaleur de ses habitants.
Maintenant, je me prépare à passer  .... en Amérique Centrale, par le moyen de transport qui semblera le plus sûr !






   


Promenade à Cartagena avec Alejandra .


Plages et îles

La République du Panama, située dans le centre de l’hémisphère occidental, est bordée par la Mer des Caraïbes (Océan Atlantique) et par l’Océan Pacifique. L’isthme porte bien son nom car le pays possède plus de kilomètres de côtes que kilomètres de frontière avec ses voisins.
Avec environ 3000 kilomètres de côtés et ces très nombreux archipels aux multitudes d’îles et d’ilots, le Panama regorge de plages paradisiaques aux eaux turquoises et transparentes.
Grandes plages de sables blancs, petites criques sauvages ou encore plages aménagées à proximité d’une résidence hôtelière ou d’un restaurant, vous trouverez toujours la plage idéale au Panama.





Boquete et ses alentours



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Après 6 jours de pédalage sur les chemin de Panama je suis arrivé dans la pittoresque ville de Boquete, au milieu des montagnes de la cordillère de Talamanca, totalement épuisé mais plein d'ardeur pour me lancer à la découverte de cette région. Et j'ai décidé de laisser mes affaires dans un hôtel, de remplir mon sac à dos est de faire à pied les environs extraordinaires de cette ville. Premier objectif: un sommet de 3400m: le volcan Baru. La paresse m'a fait entreprendre l'ascension à seulement midi et demie....La pente est très dure et et après six heures d'efforts j'ai pu atteindre le sommet vers 18h30, juste à temps pour contempler le coucher du soleil. En vérité ce n'était pas très beau, trop nuageux, je n'ai pas pu voir grand-chose, mais j'étais plein de courage et j'espérais une aube radieuse. Alors que je cherchais un endroit pour camper, j'ai rencontré trois amis rencontrés au Panama ( Vicente, Diego et Jairo). On est remonté au sommet ensemble pour passer un moment agréable. On se mit ensuite à faire un peu de cuisine pour occuper la soirée. J'ai mis en route le riz et eux tout le reste y compris le petit-déjeuner du jour suivant.
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 Je me suis levé assez tôt pour jouir de  l'incroyable spectacle du lever de soleil depuis le sommet. Ce soleil qui émerge lentement à l'est,  au-dessus des nuages adossés sur la face Nord de la cordillère de Talamanca, et puis au nord-ouest l'immense océan Pacifique
. Après ce moment merveilleux, on a commencé tous les quatre,  la difficile descente par la face opposée à celle que nous avions emprunté pour monter. J'ai glissé plusieurs fois, sur cette te face,  les paysages sont très beau mais il faut faire attention à chacun de ses pas. Après quelques heures de descente, nous sommes entrés dans la "forêt des sorcières", un lieu sombre et  ténébreux. Le retour nous a pris sept heures, je suis arrivé totalement épuisé. J'ai tout de suite dit au revoir à mes gars et pris la direction du sentier des Quetzales. Malheureusement la nuit est tombée avant que je puisse atteindre ce secteur du parc national. J'ai campé dans une maison des environs en compagnie de paysans agréables qui m'ont accordé le gite et le couvert pour passer la nuit. Tôt le matin suivant, j'étais en marche vers les Quetzales: un très beau sentier de forêt tropicale agrémenté de miradors spectaculaires. 
J'ai marché jusqu'à environ quatre heures de l'après-midi pour enfin sortir du parc bien mouillé, boueux mais content. J'avais une drôle d'allure avec ma tête d'aventurier perdu, j'attirais l'attention, mon sac et mon matériel de camping sur le dos.
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Heureusement, les gringos qui me regardaient m'ont payé un taxi pour aller de l'entrée du parc jusqu'à l'hôtel. 

Après mes récents 500 km de pédalage et mes trois jours de marche, je me sentais moulu comme si on m'avait donné des coups de bâton, mais au bout d'une journée de repos j'ai pu reprendre des forces et le chemin vers les terres de la République du Costa Rica.




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                                                                   Avec El  Cochón, le chilien dans l'ïle  Robinson.








Pédaler sur les montagnes du Costa Rica.











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Suivant les conseils de Panaméens qui connaissaient le chemin, j'ai décidé d'entrer au Costa Rica par la frontière délimité par le Río Sereno, un coin tranquille bordé de montagnes qui me faisait penser à  la terre des Hobbits dans le "Seigneur des Anneaux" . Et pourtant l'entrée dans ce nouveau pays n'a pas été si facile que cela. J'ai été attaqué, quelques kilomètres seulement avant la frontière, par un essaim d'abeilles, sauvagement piqué pendant 10 minutes, je me suis retrouvé dans une ambulance direction l'hôpital. Heureusement je suis pas allergique au venin d'abeille et avant même d'arriver à l'hôpital j'ai constaté l'absence de réaction grave au niveau de mon corps. Après quelques heures passées  dans l'hôpital de David ,je suis retourné chercher la bicyclette bien gardée, heureusement dans un village perdu  de montagne. les gens du coin m'ont dit que j'ai été attaqué du simple fait  de me trouver à cet endroit au mauvais moment, on était en train de récolter le miel et les abeilles été très agitées autour des ruches. Une expérience finalement bien désagréable mais qui une fois vécue et assumée m'a fait reprendre avait encore plus de force ce merveilleux voyage, ce roman d'aventure. J'avais à peine posé le pied au Costa Rica que j'ai senti une ambiance nouvelle. La personnalité des Costariciens ( On  les appelle des "Ticos" ) a commencé à attirer mon attention. J'ai commencé à parcourir mes premiers kilomètres dans ce pays sur un beau sentier, la plupart des gens commençaient par me regarder et ensuite ne saluaient et me demandaient d'où je venais et où j'allais. Ces premier gestes d'amitié sont importants pour une première impression du pays. Après quelques kilomètres j'ai dû m'arrêter pour une bonne crevaison. Pendant que je réparait,  un "Tico" local m'a invité  à venir dans sa maison pour que nous découvrions ensemble les environs. J'ai préféré ne pas arrêter car il était très tôt et il me restait beaucoup de choses à voir. Quelques heures plus tard, un véhicule rouge s'arrête en face de moi, c'est un autre "Tico" qui vit  à 10 km de là et m'offre l'hospitalité dans sa maison, vu qu'on ne rencontre quasiment jamais dans ce coin de "voyageurs aventuriers" et qu'il aimerait écouter mon histoire. Cette fois-ci, je décide d'accepter, il est encore tôt mais après les piqûres d'abeilles je ne me sens pas finalement au mieux de ma forme. Et me voilà donc en train de partager le dîner avec la famille de DonJose Luis et de dormir ensuite dans la maison de son frère Don Olger, dans le village de Jabillo, un village qui était très animé à notre arrivée car les musiciens du coin étaient rassemblés pour un concert improvisé qui a rempli de vie cet endroit sympathique. C'est à cet endroit que j'ai commencé à m'apercevoir avec certitude que les "Ticos" sont réellement bien particuliers. Ils ont une personnalité et un accent qui est très facile à identifier. Ils irradient la joie et la sérénité. Malgré le fait que le Costa Rica soit un pays très petit, on sent une nette différence avec le reste de l'Amérique latine, pédaler ici est réellement un plaisir. Les paysages montagneux sont magnifiques, on peut voir autour de soi beaucoup d'animaux, et le pays est impressionnant de propreté sauf quelques exceptions. 

Le Costa Rica possède une caractéristique qui en fait un pays d'avant-garde : c'est le fait de ne pas avoir d'armée. Elle a été dissoute au mois de décembre 1948, le président José Figueres a alors annoncé : « je ne veux parler une armée de soldats mais une armée d'enseignants". Le pays a alors construit ses fondations pour devenir ce qu'il est aujourd'hui, visiblement prospère, orienté vers le tourisme, et avec un niveau de vie au-dessus de la moyenne d'Amérique latine. Certaines personnes racontent également que la dissolution de l'armée ne visait pas tellement  la prospérité du pays mais     surtout la protection contre un coup d'état éventuel, quoi qu'il en soit les bénéfices indirects ont été considérables.

Après une journée avec la famille de José Luis et son frère, j'ai continué mon chemin vers Cartago: une belle ville qui se trouve dans la vallée centrale, où on arrive en traversant la "colline de la mort",  48 km d' une ascension qui m'a laissé totalement épuisé. J'insiste sur le fait que tout le long de mon chemin depuis la frontière jusqu'à Cartago j'ai été toujours très bien reçu par les habitants qui m'ont invité à monter ma tente dans les patios de leur maison, et m'ont offert une nourriture savoureuse (  je pense au fameux Gallo Pinto, un plat pour les riches et les pauvres, très appétissant ; fait entre autre de riz et de haricots).
Arrivé à Carthage, j'en ai profité pour me reposer quelques jours, profiter de la beauté des lieux et de la qualité de l'accueil. C'est ici que Rosie  (avec qui j'avais descendu l'Amazone au Brésil) m'a contacté avec Nelson: Un Tico très sportif amoureux du vélo et des marathons en montagne qui vit à Alajuela et m'a invité à passer quelques jours dans sa maison. Je me suis dirigé tout doucement vers sa ville descendant pendant 40 km sur une journée, visitant des parcs et des coins intéressants autour de San Jose. 


A Alajuela, dans la maison de Nelson, partage d'expériences et début de planification de l'itinéraire dans le Costa Rica. Quoi de mieux s'organiser avec ceux-là même qui connaissent bien leur pays. C'est à ce moment que je me suis décidé à monter au volcan Poas, à seulement 38 km de Alajuela. C'est le parc national le plus fréquenté de tout le pays car il possède une route qui permet de monter jusqu'à quelques mètres du cratère du volcan. J'ai donc gravi en pédalant cette forte pente sans les sacoches quand même! Escalader la montagne est réellement un plaisir pour moi, j'ai passé l'après-midi à contempler le merveilleux cratère de ce volcan.
 C'est à cet endroit, alors que je demandais à quelqu'un de me prendre en photo, que je rencontré Roy, un Tico qui a vécu pas mal d'années au Chili, nous avons bavardé, il m'a invité à venir manger et passer un moment chez lui le lendemain. La proposition  me convenait évidemment parce que approfondir des relations avec des personnes rencontrées dans les pays que je visite et ce qui me motive pour continuer. avec ces nouveaux amis, j'ai eu l'occasion de parler de certaines habitude alimentaires de mon pays, comme celle de manger une tartine de pain avec de l'avocat. Je leur ai affirmé que l'avocat chilien ( palta) est le plus savoureux et que en dehors du Chili je n'ai jamais retrouvé la même qualité. L'épouse de Roy m'a alors répondu que c'était parce que je n'avais jamais essayé l'avocat du Costa Rica ( aguacate) qui est aussi bon que le Chilien. Alors après une promenade dans les environs de la ville, nous avons été acheter du pain des avocats et nous nous sommes fait "una once" ( le diner)  à la chilienne: un thé, du pain et des aguacates ( avocats) délicieux qui me donnèrent l'impression d'être chez moi.





Sur la péninsule paradisiaque de Nicoya.

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Aujourd'hui, je me suis levé avec Nelson et Sandra vers 3h30 du matin. C'est jour d'excursion, je pars en direction de la péninsule de Nicoya pour pédaler sur ses plages "paradisiaques" et eux vont faire l'ascension du Chirripo, la montagne la plus haute du Costa Rica. Je suis un peu fatigué je n'ai pas bien dormi cette nuit, ce n'est pas mon habitude mais ça m'arrive de temps en temps quand je me couche tard. Comme les 60 premiers kilomètres empruntent une autoroute assez fréquentée, on charge le vélo et mes affaires dans la camionnette de Nelson pour me déposer au premier embranchement où le trafic devient raisonnable. Nous ne nous séparons à cet endroit et je prends la direction de Puntarenas.

Après seulement un quart d'heure de pédalage je tombe de sommeil, je me sens tellement fatigué qu'en voyant un endroit à l'écard des véhicules je décide d'arrêter pour dormir un peu, une bonne sieste me redonne des forces et je poursuis mon chemin vers Puntarenas. À cet endroit je monte sur un ferry qui me débarque directement sur la presqu'île de Nicoya, endroit magique où abondent les oiseaux , les animaux et .....les centenaires. Une fois à terre je me dirige vers Cabuya, un petit village au bord de la mer où je suis invité par Yenni, une amie de Nelson, amoureuse du vélo. J'arrive avec l'intention d'y passer seulement une soirée agréable et la nuit, mais voilà que je me sens finalement comme chez moi, une conversation agréable avec Yenni et son mari qui est du coin, du bon vin chilien, finalement je reste un jour de plus avec cette famille reposante.


Ensuite progresser sur le terrain n'a pas été facile d'une part à cause d'une chaleur abrutissante qui si j'en crois mon thermomètre dépassait les 48 °C sur les pentes abruptes, et d'autre part à cause de la rencontre avec de joyeux "Tico"s qui me donnaient envie de ne jamais quitter ce merveilleux pays. Mon premier jour de pédalage m'a seulement permis d'avancer de 45 km, le chemin a été difficile, j'ai dû traîner mon vélo sur près de 5 km sur la plage pour éviter un grand détour par l'intérieur. Heureusement les paysages sont idylliques, la mer,  la montagne les plages, une beauté que je n'ai vu que dans ce pays.
Dans l'après-midi à l'approche de la tombée de la nuit, j'ai commencé à chercher un endroit pour me poser. j'avais décidé de continuer jusqu'à El Coyote, un petit village côtier. Mais je me suis trompé de chemin et je suis arrivé sur une plage solitaire. Là j'ai rencontré un groupe de jeunes qui au début semblaient un peu inquiet de me voir arriver, mais qui, en entendant mon accent, en voyant mon vélo et en comprenant que j'étais un chilien en découverte de notre belle Amérique latine ont vite sympathisé. Une bière et quelques anecdotes sur mon voyage après ils m'ont invité à dîner et rester chez eux pour la nuit dans la petite maison de vacance qu'ils occupaient . Un bon moment de partage avec ces jeunes "Ticos" très sympathiques qui me donnaient une bonne impression de ce pays.
Après une nuit agréable, j'ai repris mon vélo et j'ai parcouru les derniers kilomètres sur cette presqu'île pour me préparer ensuite à rentrer sur les terres de Sandino au Nicaragua.

On peut absolument donner une très bonne note en hospitalité et amabilité à la population du Costa Rica. C'est évidemment un pays assez cher avec un pouvoir d'achat de la population plus élevé que dans le reste du continent, mais le caractère chaleureux  de l'accueil de ses habitants est le plus important à retenir.
Aux sympathiques habitants du Costa Rica, un grand "abrazo" et ...." Pura vida" ( expression typique du Costa Rica qui l'on peut traduire par Vive la vie ..ou La vie est belle!) 



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El río General.
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Au sommet du volcan Poás, après
quelques bonnes heures de pédalage...


11 mai 2013
Hector Zavala Baez aux portes de Mexico:16 mois de voyage 17 pays parcourus à coups de pédale et des milliers d'expériences vécues. Un merveilleux voyage ! En route pour cette nouvelle étape, vers le Mexique profond!



" J'ai tellement voyagé que je suis devenu un peu paresseux pour actualiser le blog. Voici quand même un avant-goût de ce qu'a été pour moi l'amérique centrale, au milieu de ces beaux et exubérants paysages du Nicaragua"



Une arrivée au Nicaragua par l'île de Ometepe

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C'est un peu comme si,  après la traversée des terres prospères du Costa Rica, j' étais entré dans une machine à remonter le temps qui m'aurait ramené une quarantaine d'années en arrière. Il suffit de traverser la frontière pour être frappé par la pauvreté, l'importance du folklore local et l'accumulation des ordures le long des routes et chemins. Je mets les pieds pour la première fois dans l'Amérique centrale profonde. Mon premier objectif a été d'aller sur l'île de Ometepe car je me sentais fatigué et cet endroit me paraissait un endroit idéal pour reprendre des forces. Après quelques kilomètres de pédalage je suis arrivé au village de San Rafael où j'ai pris un ferry qui pour quelques Cordobas ( la monnaie du Nicaragua), m'a déposé à Moyogalpa sur cette île située au milieu du grand lac Nicaragua. Cette île il m'est apparue un endroit absolument magique : ces deux volcans  au milieu d'un grand lac, la sympathie des habitants en font un endroit enchanteur. Comme cela n'est arrivé habituellement dans les îles, la conversation avec les résidents s'est révélée extrêmement intéressante du fait  de la surabondance d'un folklore et d'une mystique locale. Pendant ces jours de repos, j'en ai profité pour aller jeter un coup d'œil à Charco Verde: un lieu où l'on m'a conseillé de ne pas passer la nuit car des choses étranges, dont il est préférable de se protéger,  s'y  produisent alors. Les habitants des îles ont en général un folklore riche en  histoires extraordinaires . Voici une petite histoire ou légende provenant d'Ometepe: 


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La légende de Chico Largo aux bods de Charco Verde
Après quelques jours de repos, baignades en eaux volcaniques,  bavardage  avec la population locale, découverte de ses légendes, arrive le moment du départ, du plaisir que procure la liberté d'agir, de penser et...de pédaler comme un chevalier errant du XXI° siècle. J'ai enfourché Rocinante et pris la direction du village de Alta Gracia d'où dans quelques heures partira le bateau vers Granada. J'ai la surprise de rencontrer à cet endroit un cycliste canadien, Etienne,  qui se préparait à prendre le bateau . Il pédalait depuis le nord du Canada en direction du sud de jusqu'aux confins du monde. J'ai retrouvé également, descendant du bateau, Matias, un italien, nos chemins se sont déjà croisé cinq fois. Ce genre de rencontre n'est pas habituel, ce sont des moments forts pour se parler, partager nos expériences et continuer notre voyage.


"je suis Don Quichotte, ma profession est chevalier errant. Mes lois sont combattre les injustices, prodiguer le bien et éviter le mal. Je fuis la vie de privilégié, l'ambition et l'hypocrisie, je cherche pour ma gloire le plus étroit et le plus difficile" Ces extraits du "Don Quichotte de la Mancha" sont-ils vraiment les paroles d'un idiot , d'un ingénu!!!  En route pour le Nicaragua profond!


A travers l'Amérique Centrale profonde.

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Tôt le matin, environ cinq heures après avoir pris le bateau, nous avons jeté l'ancre avec Étienne et un groupe des porteurs de sac à dos dans la ville de Granada au bord du lac Nicaragua. C'est une belle ville, des églises des maisons anciennes, de théâtres, tout dans le vieux style colonial emblématique propre à beaucoup de   villes d'Amérique latin.'On en profite pour se poser un peu, découvrir pendant quelques jours cet endroit, organiser l'itinéraire dans l'Amérique centrale, le pédalage vers Mexico. 
Premier objectif, le volcan Massalia dont le nom signifie dans les langues indiennes locales: "la montagne qui brûle". Quelques années après l'arrivée des Espagnols ce nom a été transformé en" la bouche de l'enfer". On lui aurait donné ce nom car selon certains écrits,  les anciens avaient coutume de consulter en son sein une sorcière considérée par les premiers Conquistadors comme le diable lui-même.
. Es por esta razón en sus cumbres y a un costado del cráter se colocó una gigantesca cruz, con el fin de exorcizar al demonio desde sus interiores.
Un interesante lugar, al cual subí a golpe de pedal.
Luego de esta pequeña parada seguí rumbo norte.
Nicaragua es un país que me ha parecido muy especial. A pesar de que la pobreza abunda por todos lados, sus habitantes siguen siendo ingenuos, alejados de actos maliciosos. Son corteses, amables y hospitalarios. En gran medida me recordaban a sus vecinos costarricences. Y en general, los paisajes de éste país son realmente maravillosos, nada que envidiarle a sus vecinos Costa Rica y Panamá.
Seguí camino rumbo norte, subiendo poco a poco las montañas. La siguiente parada; Estelí. Un bello pueblo, al cual solo llegar y un muchacho se ofreció a guiarme dentro de éste. Un pequeña muestra de la hospitalidad local. Me ubiqué en una banca de la plaza principal y me llegó de regalo un helado.  Una familia sentada en una banca al frente les llamo la atención mi bicicleta, y al percatarse de que no era del lugar, además de invitarme al helado, me invitaron a almorzar en su casa. Otra pequeña muestra de la simpatía, sencillez y amabilidad local. En Nicaragua me sentí muy seguro y a gusto.
Luego de esta pequeña parada sigo mi rumbo, hasta llegar al cañon de Somoto.
Nada más llegar al lugar, y unos locales se ofrecen guiarme por el cañon a cambio de unos pocos pesos. La verdad es que por las fotos que me mostraron me pareció muy interesante, por lo que decidí visitar con uno de ellos el lugar, en una caminata de cinco horas.
Nada mas entrar y comienzo a maravillarme de la belleza escénica. Un par de pasos por el sitio y se acaban los caminos. Se hace necesario comenzar a nadar por en medio del cañon. Poco a poco vamos avanzando por cavernas, panales de abejas, senderos, y no puedo hacer nada mas que maravillarme de la belleza.
Luego de unas cuatro horas, llegamos a un punto, en donde al acabarse el camino, es necesario saltar al agua. Una gran roca hace de pared, y se debe escoger desde que altura saltar; dos metros, cinco, diez o veinte. Yo decido saltar desde los diez metros. Luego de saltar y caer al agua, la verdad es que no puedo hacer mas que maravillarme del lugar. Un tipo de paisaje que nunca había visto antes.
Luego de la caminata, uno de los guías me invita a poner la Hamaca en una de sus casas, lugar donde pasó la noche y temprano por la mañana sigo el rumbo, rumbo al siguiente país.

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il y a 11 heures · 

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Avec ces supers Ticos que j'ai rencontré en me trompant de chemin. Bonne conversatios, bonne nourriture et toujours la superbe hospitalité du Costa Rica


 Hector Zavala Baez , Je suis actuellement à Suchitoto dans la République du Salvador
17 avril, 01:42 · J’aime · 1






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